Le nombre de cas d’encéphalite à tique inquiète en région en Auvergne-Rhône-Alpes
Le nombre de cas d'encéphalite à tique inquiète les services sanitaires en France. Une région est particulièrement touchée : Auvergne-Rhône-Alpes où l'agence régionale de santé (ARS) relève 27 cas sur les 71 cas recensés en France entre mai 2021 et mai 2023.
Attention si vous vous promenez en forêt en Auvergne-Rhône-Alpes, vous avez sans doute déjà entendu parler de la maladie de Lyme due à une bactérie et transmise par les morsures de tiques... Eh bien l'Agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhone-Alpes s'inquiète désormais également de l'apparition d'un très grand nombre d'encéphalites à tiques.
L'encéphalite à tique est un virus transmis par une tique à l'homme, et qui atteint le système nerveux central, notamment le cerveau et la moelle épinière. Les conséquences peuvent donc être très sérieuses. On estime que 40% des personnes touchées peuvent présenter des séquelles neurologiques pendant plusieurs années.
"La région Auvergne-Rhône-Alpes est particulièrement concernée" comme l'explique la docteure Anne-Sophie Ronnaux Baron, médecin responsable du pôle régional de veille sanitaire. "On compte 27 cas en Auvergne-Rhône-Alpes sur les 71 cas recensés en France entre mai 2021 et mai 2023."
Les zones concernées en Auvergne-Rhône-Alpes
La Haute-Savoie est le département qui compte le plus de cas d’encéphalites à tiques depuis 2021. Cependant, toute la région est considérée comme une zone importante de la circulation du virus. "Des massifs sont plus visés que d'autres, ce sont des espaces boisés, touristiques, avec beaucoup de promeneurs", explique l'Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes.
- Le Livradois-Forez (Haute-Loire, Loire et Puy-de-Dôme)
- La Vallée du Trièves (Isère)
- Les Monts du Pilat (Loire)
- Le Nord de l'Ardèche
Les cas d'encéphalite à tique en hausse en France
L'encéphalite à tiques gagne du terrain en Europe, et, en France, 71 cas ont été signalés depuis 2021, avec un élargissement des zones touchées, selon un premier bilan publié début juillet par Santé publique France (SpF). Face à l'augmentation de l'incidence de la maladie en Europe et à l'extension de la zone et de la période de circulation du virus, les infections par le virus de l'encéphalite à tique sont inscrites, depuis mai 2021, sur la liste des maladies dont la déclaration est obligatoire.
De mai 2021 à mai 2023, 71 cas ont été notifiés (30 en 2021, 36 en 2022, 5 en 2023), indique l'agence sanitaire. La majorité étaient des hommes, l'âge médian était de 48 ans. Mais quatre enfants, dont deux ayant moins de 10 ans, et cinq seniors de plus de 65 ans -l'âge étant un facteur de gravité accrue- ont été affectés. Si la maladie a "une létalité très faible", elle provoque, dans les cas symptomatiques, "des séquelles importantes suite à l'atteinte du système nerveux central", a relevé Santé Publique France.
Une partie des cas (15%) exerçaient des professions les exposant particulièrement, notamment dans l'élevage de chevaux/ruminants ou dans les forêts. Le virus est transmis aux humains principalement par la piqûre d'une tique infestée, essentiellement du printemps à l'automne (période d'activité des tiques). Mais la transmission peut passer par des ruminants infectés, chèvres principalement, et le virus se retrouver dans des produits au lait cru.
"Les infections acquises sur le territoire et identifiées sont désormais plus nombreuses que celles acquises lors de voyages", constate SpF (86% contre 14%). "De façon inattendue, le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux années est la Haute-Savoie, alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu'en Alsace". La région Auvergne-Rhône-Alpes apparaît dorénavant comme une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, comme le Forez. Le sud de l'Ardèche est aussi atteint. "On a maintenant les conditions, dans un certain nombre de régions, pour des transmissions."
Les conseils de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes
Pour se protéger, des vêtements longs en forêt ou dans des herbes hautes et une vigilance sont préconisés. Une vaccination est recommandée aux voyageurs dans les zones d'infections fréquentes. N'hésitez pas à circuler avec un bâton pour éloigner les herbes au niveau des mollets et des cuisses. Il est aussi conseillé de contrôler son corps en revenant de randonnée.
Le réchauffement climatique accentue le nombre de maladies dues aux tiques
Les maladies portées par les tiques s'étendent en Europe grâce au réchauffement climatique. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a alerté début juin sur "le risque d'émergence possible" de la fièvre hémorragique Crimée-Congo transmise par un certaine type de tique, la tique Hyalomma . Si aucun cas autochtone n'a été enregistré chez l'humain en France, pour le moment, des cas ont été détectés en Espagne. Et cette tique Hyalomma est désormais présente dans le sud de la France.
En Europe, les pays les plus touchés par l'encéphalite à tique sont la République tchèque, l'Allemagne, les pays baltes. Une extension de la maladie vers l'Europe du Nord et de l'Est est observée. "Avec le changement climatique, certains pays ou régions deviennent plus favorables aux tiques", selon Santé Publique France.
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