Lancement de la plateforme MonPsy : huit séances chez le psychologue remboursées dès ce mardi

Après deux années de pandémie, le moral des Français est en berne. Pour faire face aux troubles psychologiques, le gouvernement lance la plateforme monpsy.sante.gouv.fr. Le site recense les psychologues partenaires qui proposent huit séances remboursées pour tous à partir de 3 ans. Emmanuel Macron avait annoncé la mesure en septembre 2021. Elle entre donc en vigueur mardi 5 avril. 

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Plusieurs conditions pour en bénéficier

Le dispositif "MonPsy" s'adresse aux Français souffrant de troubles dépressifs et anxieux d'intensité "légère à modérée", selon la plateforme. Les patients devront être adressés aux psychologues partenaires sur prescription médicale (d'un généraliste, pédiatre, gériatre, médecin scolaire, de PMI...). Lors du premier rendez-vous, le praticien déterminera le nombre de séances nécessaires (huit maximum pendant l'année).

Le tarif de cette première consultation s'élève à 40 euroset les suivantes à 30 euros. 60% des frais sont pris en charge par la Sécurité sociale, le reste par la complémentaire santé. À la fin des séances prescrites, le psychologue et votre médecin décideront si des séances supplémentaires sont nécessaires ou si des soins spécifiques sont à envisager. 

Mesure décriée par une partie de la profession

Le collectif "Manifeste Psy" qui rassemble 7 700 psychologues, dénonce les conditions d'accès à ces séances. "MonPsy n'intègre quasiment personne", affirme au micro de franceinfo Camille Mohoric-Faedi, l'une des cofondatrices du collectif, "puisqu'il exclut toutes les personnes en grande souffrance psychique." Elle reproche également à la plateforme de "placer la psychothérapie sous coupe médicale alors que ça n'appartient pas au champ médical somatique." 

Les tarifs et la durée (30 minutes) des consultations sont également vivement critiqués. "On ne s'y retrouverait pas ou alors il faudrait faire une vingtaine de consultations par jour qui durerait 15 minutes", commente Noémie Bigeard, une psychologue au micro de France Bleu Belfort-Montbéliard. Le 29 mars, 2 000 psychologues ont signé une tribune dans le journal le Monde pour appeler au boycott de la plateforme. 

À la veille du lancement lundi, plus de 1 300 praticiens étaient quand même inscrits sur la plateforme selon l'entourage du ministre de la Santé, Olivier Véran.