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Journée mondiale contre le cancer

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Chaque année, 350 000 nouveaux cas de cancers sont détectés en France. Chaque année, la maladie emporte 148 000 Français. Et chaque année, les associations se mobilisent le 4 février, pour la Journée mondiale contre le cancer.

Lecture d'une mammographie au Centre Apremas à Nice
Lecture d'une mammographie au Centre Apremas à Nice © Maxppp

2006. Christiane, Niçoise de 57 ans à l'époque, se rend chez son médecin pour une visite de contrôle. Une routine. Mais cette année, il y a déjà dix ans, le diagnostic tombe : Christiane est atteinte d’un cancer du sein. Après le choc viennent les bouleversements de la vie quotidienne, l’opération, les traitements et finalement l’hormonothérapie pendant cinq ans.

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Aujourd’hui, Christiane est guérie, même si les médecins n’ont jamais prononcé ces mots-là et même si elle doit se plier chaque année à un examen de contrôle.

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Comme Christiane, des milliers de Français guérissent de la maladie. On vit de plus en plus longtemps avec certains cancers : les médecins le constatent et un rapport scientifique vient de le confirmer. Publié mardi par l’Institut de veille sanitaire, le réseau Francim de registres des cancers, l’Institut national du cancer et les Hôpitaux de Lyon, le rapport se penche sur les patients atteints de cancer de 1989 à 2013. La bonne nouvelle, c’est que la durée de vie des malades des trois cancers les plus fréquents en France (sein, prostate, côlon-rectum) est en nette amélioration.

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Le cancérologue Frédéric Peyrade du centre Lacassagne de Nice insiste sur l'importance du dépistage. Plus la maladie est repérée tôt, plus les traitements se révèlent efficaces. « On  vu une révolution dans les thérapies ciblées depuis une quinzaine d'années», se félicite le praticien.

Autrefois, certains cancers étaient annoncés complètement incurables dès le diagnostic, ce n'est quasiment plus le cas aujourd'hui. Et même quand la guérison totale n'est pas envisageable, la rémission est possible. Le cancer devient comme une maladie chronique, contenue par des traitements, avec une qualité de vie meilleure pour les patients. 

       > Le cancérologue Frédéric Peyrade du centre Lacassagne de Nice était notre invité ce matin

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Double peine

Les batailles des associations sont pourtant loin d’être terminées. Au-delà des défis scientifiques et de la recherche, plusieurs enjeux sociaux sont de plus en plus débattus. Au premier rang desquels : le droit à l’oubli. « Pour souffrir, un cancer, ça suffit », explique dans une vidéo Chloé, jeune femme de 33 ans qui a consacré dix ans de sa vie à combattre un mélanome.

Une punition sociale s’ajoute à la maladie : impossible d’obtenir un prêt bancaire, discrimination à l’emploi, prime d'assurance exorbitantes… Ceux qui vivent ou ont vécu avec la maladie sont victimes d’une « double peine », car même s’ils guérissent du cancer, ils n’en "sortent" pas. Cela suffit, exigeaient le Magazine Rose et la Ligue contre le cancer.

Les parlementaires les ont finalement entendus et ont voté le droit à l’oubli.

Le délai au-delà duquel aucune information médicale ne peut être recueillie par les organismes assureurs ne peut excéder dix ans après la date de fin du protocole thérapeutique définie par l’Institut national du cancer. - Loi santé votée le 1er octobre par les sénateurs.

La peur du cancer

Les associations tentent aussi de changer le regard de la société sur le cancer. « Pourquoi les hommes politiques disent-ils que le terrorisme est le cancer de la société, s’interroge Gérard Van den Bulcke, directeur du comité des Alpes-Maritimes de la Ligue contre le cancer. Pourquoi pas le diabète de la société ? Les mots ont un sens et même si ça n’a pas l’air important, ça l’est pour les malades du cancer. »

Le cancer continue d’effrayer les Français, qui sous-estiment les taux de guérison, d’après un sondage Ipsos/Fondation Arc, révélé par Le Figaro en début de semaine : seulement 27% des Français savent que l’on guérit aujourd’hui un cancer sur deux et nous sommes 57% à placer cette maladie en tête de nos préoccupations santé, avant Alzheimer (19%), le sida (8%) et les maladies cardio-vasculaires (8%).

Quand les gens apprennent que vous avez un cancer, le regard change. On dirait qu’ils ont peur. Le mot cancer fait peur. Pourtant ce n’est pas contagieux. Aujourd’hui, quasiment toutes les familles sont concernées de près ou de loin par le cancer, mais ça continue de faire peur. - Christiane, guérie d’un cancer du sein.

Désormais, Christiane se consacre à la Ligue contre le cancer, pour aider l’association qui l’a soutenu pendant les années de maladie. Dans l’après-cancer, la vie est différente, « elle est belle », sourit Christiane.

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