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Covid-19 : cette Rennaise est atteinte d'un "Covid long" depuis deux ans

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Deux ans après les premiers symptômes, Bénédicte Pescio n'est toujours pas guérie du "Covid long". Cette forme longue de la maladie représente 10% des cas de coronavirus, selon le ministère de la Santé. L'association AprèsJ20 demande une meilleure reconnaissance médicale.

Bénédicte Pescio est désormais équipée d'un concentrateur d'oxygène jusqu'à 15 heures par jour. Bénédicte Pescio est désormais équipée d'un concentrateur d'oxygène jusqu'à 15 heures par jour.
Bénédicte Pescio est désormais équipée d'un concentrateur d'oxygène jusqu'à 15 heures par jour. © Radio France - Maxime Glorieux

"On était déjà un petit peu oubliés, mais là, on est vraiment sur le bord de la route." Alors que le port du masque n'est plus obligatoire et que la majorité des restrictions liées au Covid-19 ont été levées, le quotidien des malades de "Covid long" ne s'améliore pas et le bout du tunnel paraît très loin. A Rennes, Bénédicte Pescio enchaîne les arrêts maladie. Cette directrice d'un centre de sophrologie a contracté la maladie en mars 2020. 

"Plus assez de tonus" pour faire vibrer ses cordes vocales

Elle l'appelle "son nouveau meilleur ami" ou encore "son fil d'Ariane". Depuis le mois de mai dernier, cette Rennaise de 49 ans est équipée d'un concentrateur d'oxygène, jusqu'à 15 heures par jour. Contaminée une deuxième fois, en janvier dernier avec le variant Omicron, Bénédicte Pescio envisage de moins en moins une possible guérison. "Je ne me mets plus de perspectives de guérison mais des perspectives de réalisation." Cette sportive, qui pouvait courir jusqu'à 87 kilomètres avant la maladie, s'est donc inscrite à une course dans un an. "Je la ferai peut-être en marchant, mais ce n'est pas grave, je la ferai ! Je m'adapte à un nouvel état, et j'essaye de faire avec, le mieux possible !"

Sa contamination au variant Omicron, en janvier, a fait resurgir des symptômes qui avaient disparu à l'automne 2020. Certains sont encore présents aujourd'hui. Lorsque cette Rennaise est fatiguée, sa voix déraille. "Je n'ai plus assez de tonus dans la colonne d'air pour faire vibrer les cordes vocales", explique-t-elle. Il lui est toujours impossible de monter les escaliers sans être essoufflée, et chaque effort physique est suivi d'une sieste. Son fils, un étudiant de 23 ans, est inquiet. "Quand il entend ma voix, il sait que je suis fatiguée. Forcément, je ne peux pas lui cacher, surtout au téléphone."

Comment le "Covid long" est-il reconnu ?

10 % des cas de Covid sont des "Covid longs" selon le ministère de la Santé, jusqu'à 30 % selon l'association AprèsJ20, qui milite pour une meilleure reconnaissance de la maladie. Cette association qui regroupe des malades de "Covid long" demande la création d'une "affection longue durée" (ALD) dédiée à cette pathologie. Pour le moment, les personnes malades obtiennent des ALD pour un symptôme en particulier ou dans la catégorie "hors liste". Le classement en ALD, décidé par un médecin conseil de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) sur demande d'un médecin traitant, permet d'obtenir des remboursements, ou la prise en charge d'un transport pour des patients situés loin des centres de traitement. Cette ALD n'a pas été proposée à Bénédicte Pescio, au bout de deux ans de maladie. 

Claire Le Fresne, infirmière et co-coordinatrice de l'unité "Covid long" au CHU de Rennes est l'invitée de France Bleu Armorique ce vendredi à 8h15.

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