Comment les ruptures de stock de médicaments impactent directement les Mayennais

"Si on veut se faire vacciner contre la fièvre jaune en Mayenne, ce n'est plus possible" raconte Christelle, qui va partir en voyage sans faire l'injection, faute de possibilités. "Il m'est arrivé de ne pas avoir les médicaments dont j'avais besoin aussi rapidement que je l'aurais souhaité" admet également un homme dont l'âge avancé l'oblige à prendre des médicaments.

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Des témoignages individuels qui sont corroborés par Eric Pinçon, le président du syndicat des pharmaciens mayennais. "On a une ordonnance sur deux où un produit est manquant. On met quelque chose d'autre à la place, on change les dosages, on téléphone au médecin pour changer le médicament...Et parfois, on ne peut rien faire !"

Au total, selon un bilan de l'agence de sécurité du médicament datant du 26 janvier dernier, 4 925 ruptures de stock ont été déclarées en 2023, contre 3 761 signalements en 2022 et 2 160 en 2021. "Pour les principaux concernées, on a les antibiotiques, les anesthésiques, les corticoïdes..." énumère Eric Pinçon.

Le gouvernement peut-il agir ?

Pour Eric Pinçon, la réponse est sans ambages : "déjà d'augmenter le prix des médicaments, ce serait une bonne chose. Notre ancien ministre de la Santé a dit qu'il n'y avait pas de solutions car le ministère de finances ne mettait pas d'argent dans la santé. On a également des stocks de sécurité pour les problèmes graves... On est dans un problème grave puisqu'on a plus de médicaments !" Pour alerter, une pétition adressée au Président de la République a été lancée par le syndicat des pharmaciens mayennais.

Une demande au même moment où Catherine Vautrin, la ministre de la Santé est en Mayenne ce mercredi 21 février, pour une visite de l'usine GSK, qui a fabriqué 84 millions de packs d'amoxicilline en 2023. Malgré cette production industriel et plus d'un tiers de ces antibiotiques qui sont destinées au marché français, "ça ne change absolument rien" en Mayenne note Eric Pinçon, car aucun circuit court n'existe.

Un sujet essentiel puisqu'à la fin le nombre de "patients à l'hôpital augmentent" et si cela reste rare, dans des cas extrêmes, la vie de la personne peut être mise en danger confirme le président du syndicat des pharmaciens mayennais.