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"Ce virus, c’est une saloperie" : à Rouen, malades et médecins surveillent de près les symptômes persistants

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Douleurs musculaires, manque d’endurance… Quatre mois après avoir été infecté par le coronavirus, un Rouennais confie à France Bleu Normandie les symptômes qu’il ressent encore alors que les professionnels de santé suivent de près cette question des symptômes persistants de Covid-19.

Photo d'illustration Photo d'illustration
Photo d'illustration © Maxppp - Lionel VADAM/PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP

"Je fais tout un peu moins vite qu’avant, c’est un peu plus fatiguant au niveau musculaire", confie Pascal. Ce Rouennais a attrapé le coronavirus au mois de mars. Au début, il croit avoir une grippe, de la fièvre et un peu de fatigue, jusqu’à ce qu’il peine à respirer. Ce qui semblait être une grippe le conduit, fin mars, au CHU de Rouen. Le diagnostic tombe, ce sera un coronavirus aggravé. 

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J’avais du mal à monter les escaliers, à faire des efforts, j’étais très vite essoufflé

Après 3 semaines dans les services du CHU dont 10 jours en réanimation, Pascal est tiré d’affaire, mais pas totalement rétabli. "Pendant les trois premières semaines de mon retour à la maison, j’avais du mal à monter les escaliers, à faire des efforts, j’étais très vite essoufflé", raconte-t-il. Et cela dure. Il ne pourra pas retourner au travail pendant plus de deux mois.

Pour retrouver sa forme d’avant, le Rouennais se force à faire du sport, mais à l’arrivée, soit 4 mois après son passage à l’hôpital, le constat persiste : sa santé physique n’est plus la même. "Je ne suis pas un grand sportif mais j’ai quand même perdu énormément d’endurance, quand je commence à forcer un peu, à marcher plus vite, je sens que c’est plus difficile qu’avant, et des tests l’ont prouvé."  

Séquelles psychologiques

En effet, Pascal, a été contacté par le CHU de Rouen."Ils m’ont convoqué pour faire des tests respiratoires, des tests d’efforts, dans l’idée de mieux comprendre comment les patients se sentent et pour connaitre l’évolution du virus une fois que les patients ont été remis sur pieds." 

Les séquelles ne sont pas que physiques. Psychologiquement, lui se refuse à parler de traumatisme mais parle de cet événement comme d’un "accident". Pascal dit avoir été bien entouré, par ses proches, ses amis et sa famille mais il en garde un gout amer. "10 jours en réanimation c’est tout sauf un club de vacances", confie-t-il. 

"Ce virus c’est une saloperie, il faut vraiment faire attention, personne est à l’abri, poursuit-il, moi j’ai eu la version grand large du Covid-19 mais, vraiment, personne n'est à l’abri". Il n’est d'ailleurs pas le seul à n'avoir pas retrouvé sa forme d'avant. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, sur les réseaux sociaux notamment, les témoignages de patients expliquant avoir des symptômes persistants se multiplient. C'est le cas, aussi, dans les cabinets médicaux. 

"On surveille bêtement"

Bruno Burel, médecin généraliste à Rouen, suit depuis quatre mois maintenant un couple de patients infectés par le Covid-19. Deux sportifs d’une cinquantaine d’années qui sont tombés malades un peu avant le confinement, mi-mars, et qui présentent toujours aujourd’hui des symptômes persistants. Une gêne et des brûlures respiratoires importantes pour la femme et pour l’homme un "cœur très rapide qui s’accélère dès qu’il fait le moindre effort". Le médecin Bruno Burel les ausculte tous les mois. "On surveille bêtement, parce qu’on ne sait pas très bien à quoi c’est dû, mais on ne pouvait pas les lâcher dans la nature, il vaut mieux surveiller parce que c’est tout à fait particulier,  ce n’était pas prévisible, et ça persiste", _poursuit-i_l. 

Le médecin tâtonne dans l'inconnu : "On ne sait pas par quel mécanisme cela se produit. C’est l’inconnu, que les symptômes soient graves ou bénins, c’est déroutant, c’est assez spécifique au Covid-19 en réalité, depuis le départ de cette épidémie on en apprend tous les jours, parce qu’on en découvre tous les jours." Pour autant, le généraliste ne sombre pas dans l’inquiétude. "Je suis de nature optimiste, il ne s’agit pas de dizaine de patients, mais d’une minorité, et ce sont des gens qui sont en très bonne santé, donc je suis persuadé qu’ils vont récupérer". Moins optimiste, tout de même, sur l’évolution de ces symptômes, il constate qu'ils ne diminuent "p_as si vite que cela_". "Je n'aurais pas du tout pensé que ça persisterait si longtemps."

Paradoxalement, il y a aussi des cas de Covid-19 qui ne ressentent rien, pas un seul symptôme, c'est le cas d'un quart des malades, selon les derniers chiffres publiés par Santé Publique France.

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