À Beaurepaire, dans un foyer pour handicapés, les murs ont des oreilles

Cela ressemble à un détecteur de fumée. Vissé au plafond, et relié à une connexion internet, le dispositif "Oreille Augmentée" est discret, mais efficace selon Jean-Baptiste Mïs, directeur du foyer Grand Ouest de Beaurepaire, en Isère : "cela nous sert tous les jours." Dans cet établissement médicalisé qui accueille des personnes handicapées, les 85 chambres ont été dotées de ce boîtier. Une dizaine sont aussi installés dans les couloirs.

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Utile surtout la nuit

Créé par une entreprise brestoise, OSO-AI, l'oreille augmentée repose sur un principe simple : le boîtier détecte des bruits dits inhabituels : chutes, cris, même vomissements, puis envoie une alerte sur un téléphone spécialisé. "Pour les équipes de santé, c'est surtout important la nuit. Dans ce bâtiment de grande taille, cela permet de diminuer les tours de surveillance" souligne Juan Eduardo Campos Paglia, chef du service paramédical au foyer de Beaurepaire.

Sur le téléphone en question, les soignants ont la possibilité d'écouter le bruit suspect et donc, de savoir si cela est vraiment inhabituel ou non. "Cela nous rend plus vigilants et nous permet d'agir plus vite" appuie Nadine, l'une des salariées.

"L'appareil n'enregistre aucunement les conversations" veut ajouter Jean-Baptiste Mïs, directeur du foyer. "Cela permet de surveiller sans être intrusif. On est dans une logique de prévention. Le but, c'est d'accompagner les pratiques professionnelles, et non pas de remplacer les employés."

Le dispositif a toutefois un coût : 6.500 euros par mois. Le foyer recherche d'ailleurs à la fois des financements, publics comme privés, pour continuer à l'utiliser.