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Élections sénatoriales en Vendée : les raisons du faible nombre de femmes candidates

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Si les listes aux élections sénatoriales sont soumises à la parité, les femmes ne représentent en réalité que 43.8% des candidats éligibles, ce dimanche. C'est même pire en Vendée, département qui doit élire les successeurs de Bruno Retailleau, Annick Billon et Didier Mandelli. Explications.

Seule une femme est tête de liste aux élections sénatoriales du 27 septembre 2020, en Vendée, sur les six partis qui présentent des candidats. Seule une femme est tête de liste aux élections sénatoriales du 27 septembre 2020, en Vendée, sur les six partis qui présentent des candidats.
Seule une femme est tête de liste aux élections sénatoriales du 27 septembre 2020, en Vendée, sur les six partis qui présentent des candidats. © Maxppp - Alexandre Marchi

Les six partis politiques qui ont décidé de présenter une liste en vue des élections sénatoriales en Vendée, ce dimanche, ont chacune dû cocher cinq noms. Mais seuls les trois premiers auront une chance de siège au Palais du Luxembourg, à Paris, pour les six prochaines années. La République en Marche, le Parti Communiste, le Rassemblement National, Europe-Écologie-Les-Verts et l'Union de la gauche partent en quête des trois sièges jusqu'à présent détenus par Les Républicains Bruno Retailleau, Annick Billon et Didier Mandelli, candidats à leur propre succession. Mais parmi ces six listes*, seule une femme figure en première position. Des femmes qui ne représentent que 38,9 % des candidats dans le département contre 43,8 % au niveau national. Explications. 

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L'ancrage territorial, condition sine qua non pour briguer un poste de sénateur

C'est un casse-tête pour les partis politiques. La loi qui s'applique aux scrutins à la proportionnelle les obligent à appliquer la stricte parité entre les hommes et les femmes. Mais quid des départements dans lesquels le nombre d'élus est impair ? "C'est impossible, explique Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat qui a sillonné toutes les communes de son département, ces dernières semaines. Mais je pense qu'il y aura plus de femmes au Sénat. Après, les candidats aux sénatoriales sont toujours des candidats très ancrés et qui ont eu précédemment d'autres mandats, notamment des mandats locaux importants."

Les femmes sont moins disponibles, elles s'impliquent moins et c'est fort regrettable.

Bruno Retailleau n'est pas le seul à le penser. Comme son adversaire, Denis La Mache promet tout faire pour que la représentation des hommes et des femmes soient égales. Mais il faudra encore du temps pour y parvenir en ce qui concerne les sénateurs. "C'est l'élection des territoires, des collectivités de terrain et donc pour être crédible et se sentir légitime, il faut avoir cette expérience de terrain et d'élu local, avoue celui qui a déjà brigué un poste de sénateurs, il y a six ans, au côté de Stéphane Ibarra. Cette expérience-là, pour le moment, sur notre département est majoritairement détenue par les hommes mais les choses évoluent."

Les partis politiques, "des organisations patriarcales" ? 

Parmi les raisons invoquées pour comprendre le faible nombre de femmes et le peu de femmes têtes de liste, certains candidats évoquent l'implication des femmes en politique. "C'est un vrai problème de culture, confie Jean-Patrick Fillet, numéro un sur la liste du Rassemblement National et candidat battu aux municipales à Saint-Hilaire-de-Riez, en mars dernier. Est-ce que la Vendée est un département plus machiste qu'un autre ? J'y pense [...] Elles sont aussi moins disponibles, elles s'impliquent moins et c'est fort regrettable. Mais je pense que pour les prochaines sénatoriales, ça sera une femme qui sera tête de liste", espère-t-il.

Les partis politiques ont peut-être encore des organisations assez patriarcales. En Vendée, l'homme a une place importante, que ce soit dans la famille, l'entreprise ou la répartition des sièges électoraux.

Si le Parti Communiste - seul groupe politique à avoir désigné une femme comme cheffe de file en Vendée - affirme ne pas avoir ce problème d'égalité, il observe lui aussi ce manque de représentation des femmes dans les hémicycles. "C'est une illustration assez claire de ce qui se passe dans le monde politique, lâche Anita Charrieau, ancienne conseillère municipale à La Roche-sur-Yon et qui brigue désormais un poste de parlementaire. Je ne comprends pas que dans les autres organisations, ça soit si compliqué d'avoir des femmes qui s'engagent. En fait, ça tourne toujours autour des mêmes personnes et c'est ce qui me rend soucieuse. Ils ont peut-être encore des organisations assez patriarcales. Et en Vendée, l'homme a une place importante, que ce soit dans la famille, l'entreprise ou la répartition des sièges électoraux." 

Mais comme ailleurs, dans le département, la balance est en train de s'équilibrer. "Aux municipales, beaucoup de femmes sont devenues maires. Elles sont aujourd'hui une cinquantaine et c'est une progression très importante en six années", tempère Bruno Retailleau. Le nombre de femmes a eu beau augmenter de 80 % entre 2014 et 2020, il reste encore relativement faible.  À peine 20 % des communes du département sont aujourd'hui gérées par l'une d'entre elles.  

* Anita Charrieau, Jean-Patrick Fillet, Christopher Mac Andrew, Denis la Mache, Bruno Retailleau et Thierry Richardeau sont respectivement têtes de liste du Parti Communiste, du Rassemblement National, d'Europe-Ecologie-Les-Verts, de l'Union de la gauche, des Républicains et de La République en Marche.

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