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Permanences dégradées : vingt députés dénoncent dans une tribune "l'intolérable"

Par
  • France Bleu

Une vingtaine de députés bretons LREM dénoncent ce mardi dans une tribune les dégradations à l'encontre de permanences, notamment suite à la ratification du traité de libre-échange Ceta à l'Assemblée nationale. "Nous sommes en train de nous habituer à l'intolérable", écrivent-ils.

La permanence du député Romain Grau prise pour cible le week-end dernier à Perpignan. La permanence du député Romain Grau prise pour cible le week-end dernier à Perpignan.
La permanence du député Romain Grau prise pour cible le week-end dernier à Perpignan. © Radio France - Luc Chemla

Vingt députés bretons de la majorité s'alarment, dans une tribune publiée mardi sur le site de franceinfo, des dégradations de permanences de parlementaires de la majorité présidentielle.

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"On voit nos permanences murées, cassées, les députés dénoncés sur tel ou tel réseau social parce qu'ils auraient mal voté, certains ont eu leur domicile visité et même incendié", déplorent les signataires de la tribune, dont le député LREM Florian Bachelier, premier questeur de l'Assemblée nationale, "nous sommes en train de nous habituer à l'intolérable".

"Nous ne laisserons pas se développer la haine sur internet et dans la société (...). Il ne sera jamais toléré que la violence et la destruction se substituent au dialogue et à la démocratie", avertissent les vingt élus LREM, dont Sandrine Le Feur, Hervé Berville et Gaël Le Bohec, ou Modem, comme Erwan Balanant et Jimmy Pahun.

Une dizaine de permanences prises pour cible

Une dizaine de permanences ont été prises pour cible ces dernières semaines, dont celles de Rémy Rebeyrotte (Saône-et-Loire), de Jean-Baptiste Moreau à Guéret (Creuse), de Barbara Bessot-Ballot à Vesoul (Haute-Saône). Derniers locaux en date visés : le Forum Citoyen de la République en Marche de l'Ariège, à Foix, tagué dans la nuit de lundi à mardi avec des inscriptions anti-système, anarchistes et contre la police. Ces dégradations font notamment suite à la ratification par l'Assemblée nationale du traité de libre-échange Ceta, le 23 juillet. Controversé, le texte vise à favoriser les échanges entre l'Europe et le Canada.

© Visactu

Plusieurs députés sont également visés sur Twitter pour avoir voté pour le texte "contre l'avis majoritaire des Français, au détriment de l'environnement, des générations futures", selon un texte partagé sous le hashtag #AfficheTonLREM.

Violences en marge d'une marche de "gilets jaunes" à Perpignan

Mais l'attaque la plus spectaculaire a été menée sans lien apparent avec le traité, contre la permanence du député LREM Romain Grau alors qu'il était présent, samedi à Perpignan, à l'occasion d'une marche des "gilets jaunes". Des images montrent des manifestants cassant la vitrine du local, l'un d'eux tentant d'y mettre le feu en présence de l'élu.

Le parti présidentiel a dénoncé lundi un "climat malsain et nauséabond". "Aucune intimidation envers un élu de la Nation ne restera impunie, même sur les réseaux sociaux. Ces actes sont intolérables. De même nous signalerons toutes les incitations à la haine et à la violence au procureur de la République", a condamné sur Twitter le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

La classe politique unanime contre les dégradations

Les autres partis ont également soutenu les parlementaires comme EELV, dont le secrétaire national David Cormand a condamné ces actes sur franceinfo, de même que le sénateur PS Rachid Temal. "Il est clair que toute attaque portée contre un homme politique, quel que soit son parti, quelles que soient ses idées, est une atteinte à la circulation démocratique", a abondé l'eurodéputé du Rassemblement national Gilbert Collard sur LCI. Le député Eric Ciotti (LR) a qualifié d'acte "criminel" qui "ne peut rester impuni" l'attaque contre la permanence de Romain Grau.

"De plus en plus de gens se disent [...] qu'il ne leur reste que la violence" - Alexis Corbière, député LFI

Le député LFI Alexis Corbière a de son côté estimé que les agriculteurs qui s'en sont pris à des permanences "ne sont pas des délinquants". "Ils se sentent en danger dans leur profession", a déclaré ce mardi l'élu de Seine-Saint-Denis, précisant qu'il n'était "pas favorable aux violences". "On peut comprendre que de plus en plus de gens se disent que face à l'inaction de ce gouvernement en matière de climat - voire même un gouvernement qui, à travers ces traités de libre-échange qui organisent le grand déménagement de la planète, empire la situation - se disent qu'il ne leur reste que la violence", a cependant nuancé le député.

Face à ces violences, le ministère de l'Intérieur a demandé une vigilance particulière ce week-end pour les domiciles et permanences des élus de la majorité.

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