O Sgiò Merre : “La jeunesse doit reprendre les rênes du pouvoir”, Paul Quilichini, maire de Sartène

Sartène, la "plus corse des villes corses", selon Prosper Mérimée. Seule sous-préfecture de Corse-du-Sud, la commune est la plus vaste de l'île. Un peu plus de 200 km2, soit 20 fois la superficie de Bastia pour une population de quelque 3 500 habitants, selon les derniers chiffes de l'Insee. Elle possède une importante façade côtière de 33 km, autrement dit le plus grand littoral de toutes les communes de France, dont près de 4 000 hectares ; de Roccapina à Campumoru-Senetosa, qui appartiennent au Conservatoire du Littoral.

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"Un développement urbain, entravé par des régulations strictes"

Une politique de protection encouragée en son temps par Dominique Bucchini, maire communiste de Sartène de 1977 à 2001. Les parties aménagées sont rares, il y a notamment le port de Tizzà. La commune dispose indéniablement d'atouts touristiques, non seulement une remarquable ouverture sur la mer -le domaine de Murtoli se trouve sur son territoire- mais aussi une cité pittoresque, authentique où sont implantés le musée d'archéologie de la Corse ou encore le centre d'art polyphonique.

Paul Quilichini, maire (divers droite) depuis 2008, était ce lundi 22 avril l'invité du rendez-vous O Sgiò Merre sur France Bleu RCFM, alors qu'il a conduit, la veille, une consultation citoyenne sur la piétonisation du centre-ville, “un projet à forts enjeux de revitalisation”, mais qui n’a pas rencontré l’adhésion espérée. “Les administrés ont voté contre à 68,5%. Cela dit, la participation n’a été que de 33%. Cela montre une désaffection, mais aussi que les absents doivent encore être pris en compte dans notre réflexion future”, a expliqué Paul Quilichini qui a également souligné les difficultés rencontrées par Sartène dans son développement urbain, entravé par des régulations strictes.

"Sartène s’est vidée de sa substance humaine"

“Depuis les années 1980, des plans d’occupation des sols très restrictifs ont été mis en place, comparables aux régulations actuelles, ce qui rend difficile la construction et l’épanouissement”, a notamment indiqué le maire Paul Quilichini, illustrant la perte démographique de la ville qui a vu sa population chuter drastiquement depuis les années 70, où Sartène était la troisième ville de Corse, elle occupe aujourd’hui la vingt-troisième place. “Beaucoup d’habitants sont partis vivre et travailler à Porto-Vecchio, Bastia, Ajaccio, ou se sont carrément expatriés. Sartène s’est vidée de sa substance humaine. Il est ensuite difficile de reprendre tout ça”.

Sur le front de l’agriculture, la ville reste un pilier important avec son lycée agricole et ses vins emblématiques de l’AOC Sartène. “Nous devons redonner aux agriculteurs les terres achetées par le Conservatoire du Littoral, non pas pour bétonner, mais pour cultiver”, a insisté Paul Quilichini, marquant son opposition à la bétonisation des côtes tout en plaidant pour un retour à une économie agraire robuste.

“Il est temps de passer le flambeau"

Au fil des années, Sartène a par ailleurs réussi à maintenir un équilibre fiscal envié par d’autres communes. “La recette", lance l'édile,  “elle est simple : dépenser judicieusement et maintenir notre fiscalité basse pour soutenir le pouvoir d’achat des Sartenais”.

Paul Quilichini a par ailleurs annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2026, souhaitant laisser la place à la jeunesse. “Il est temps de passer le flambeau. J’ai eu ma part, et maintenant, il faut que les jeunes reprennent les rênes du pouvoir”, a-t-il déclaré, marquant une fin de cycle pour sa carrière politique, mais “pas pour son engagement envers Sartène”.

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