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"Malaise" des agents, cadres qui envisagent de partir : que se passe-t-il au sein de la CEA ?

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D'après les résultats d'un baromètre social réalisé en novembre dernier au sein de la Collectivité européenne d'Alsace, les agents et particulièrement les cadres souffrent d'un manque de clarté et de confiance au sein de la CEA. Nous avons recueilli des témoignages et la réponse de la collectivité.

L'hôtel de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), à Strasbourg. Image d'archive. L'hôtel de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), à Strasbourg. Image d'archive.
L'hôtel de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), à Strasbourg. Image d'archive. © Maxppp - PHOTOPQR/DNA/

Trois ans après sa création, que se passe-t-il au sein de la Collectivité européenne d'Alsace ? La question se pose après la réalisation d'un baromètre social en novembre parmi 4 000 des 6 500 agents de la CEA. Un baromètre qui n'a pas encore été rendu public auprès des agents mais qui a fuité dans la presse fin novembre. D'après des témoignages recueillis par France Bleu Alsace, la situation n'est pas encore réglée et il y a un mal-être de plusieurs cadres quant au fonctionnement de la collectivité.

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La CEA a été créée le 1er janvier 2021 pour regrouper les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin et leurs compétences (protection maternelle et infantile, collèges, dépendance des personnes âgées...). Mais trois ans après, certains cadres ont le sentiment de ne pas savoir où ils vont.

Des cadres qui envisagent de partir

"Les agents n'en peuvent plus du manque de confiance, témoigne un salarié de la CEA qui souhaite rester anonyme, il travaillait auparavant pour le département du Bas-Rhin. Les consignes ne sont pas claires, ce n'est jamais assez bien et le taux de rotation sur les postes est inouï !" Résultat, d'après le baromètre sorti par Rue89Strasbourg en novembre et que nous nous sommes procurés : 2 cadres sur 3 envisagent de quitter la CEA dans les trois ans.

La participation est significative puisque plus de 60 % des agents y ont contribué. Le baromètre révèle que les cadres supérieurs expriment " une forte appréhension des changements ". Entre 72 % et 85 % des agents constatent que "leur travail est devenu plus exigeant" et se disent "en difficulté".

La plupart ont aussi laissé des commentaires pour demander à "améliorer la politique de recrutement [...] pour éviter une surcharge de travail pour l'équipe" ou encore "développer une politique de fidélisation et d'attractivité afin de limiter le turn-over caractérisé d'insécurisant par les équipes".

La CEA pas encore aboutie ?

Pour Christophe Odermatt, secrétaire général Force Ouvrière de la CEA, que nous avons sollicité pour réagir, ces résultats montrent que le projet de la CEA n'a toujours pas atteint son but : "Les choses ne sont pas harmonisées, nous avons deux départements [Haut-Rhin et Bas-Rhin, ndlr] qui travaillent encore chacun à leur manière et donc il y a beaucoup de difficultés à faire fonctionner cette boutique, même si les usagers ne le voient pas forcément".

14 % des commentaires assortis au baromètre demandent des changements au niveau de la gouvernance de la CEA. "Il n'y a pas de partage clair et sain des rôles entre les élus et l'administration, dénonce encore un salarié, qui a été changé de poste lors de la création de la CEA. Les élus doivent fixer le cap et l'administration doit dérouler le programme mais là, les élus jouent aux chefs de service."

Un projet "clair" en février

"Le malaise est vraiment présent car on ne sait pas ce vers quoi les élus veulent tendre et ce qu'ils attendent de leur administration", ajoute Christophe Odermatt. Contacté, le directeur général des services par intérim de la CEA, Guillaume Kleinpeter, indique que le baromètre "a la légitimité de poser une situation à un instant t" et il souligne que les résultats "sur la relation au travail et le climat social sont très bons".

Il annonce qu'un plan d'administration "clair" sera présenté aux équipes à partir du mois de février, en réponse aux inquiétudes soulevées par le baromètre. Mais il réfute l'idée que la CEA ne produit rien ; "Cette collectivité tourne ! Son budget est voté, on en a même fait deux en 2023. La structure est en place, les politiques publiques tournent et elles sont convergées au fur et à mesure." Il prend pour exemple la politique de l'habitat, convergée en décembre et celle de la santé, qui le sera en mars.

La CEA va aussi travailler sur la transversalité des politiques, pour associer davantage les cadres et les différents services en lien avec les sept territoires. "Pour certains, nous aurions pu aller plus vite, mais entre les convergences de politiques et d'application métiers, nous ne chômons pas !", se défend enfin le DGS par intérim de la CEA.

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