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"Macron a réinventé l'UMP !" fustige Richard Ramos, député Modem du Loiret

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Richard Ramos dénonce "le virage tout à droite" pris par Emmanuel Macron avec le gouvernement Attal. Le député Modem du Loiret prône en riposte une liste autonome du parti centriste aux élections européennes de juin.

Richard Ramos dénonce "le virage tout à droite" pris selon lui avec le gouvernement Attal Richard Ramos dénonce "le virage tout à droite" pris selon lui avec le gouvernement Attal
Richard Ramos dénonce "le virage tout à droite" pris selon lui avec le gouvernement Attal © Radio France - Lydie Lahaix

La composition du gouvernement formé hier par Gabriel Attal n'est pas du tout du goût de Richard Ramos. Le député Modem du Loiret sort même la sulfateuse : avec les entrées de Rachida Dati et de Catherine Vautrin au gouvernement, "on réinvente l'UMP", estime-t-il (l'UMP, l'ancien parti de la droite créé par Jacques Chirac et Alain Juppé puis présidé par Nicolas Sarkozy). Ce remaniement méprise les centristes, poursuit Richard Ramos, qui prône en réponse une liste autonome du Modem aux élections européennes de juin prochain. Il s'est confié à France Bleu Orléans.

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Pourquoi êtes-vous mécontent après l'annonce du gouvernement Attal ?

Ils ont été chercher la dernière star des LR, Rachida Dati : c'est un virage tout à droite, c'est le retour de l'UMP. Ciotti en a rêvé, le président Macron l'a fait. Ils ont vraiment pris des politiciens et des politiciennes ex-UMP, ex-LR : c'est une bonne nouvelle pour certains qui se disent que les LR sont définitivement terminés, mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour le peuple français. On était, nous les Modem, dans la majorité présidentielle en tant que pôle central et humaniste : là, on voit que ça dérive à droite complètement, il faut qu'on dise, nous, qui on est. Et donc je pense qu'il faut qu'on fasse une liste centriste autonome aux européennes.

Ce virage à droite n'a-t-il pas été bien amorcé avec la loi sur l'immigration que vous avez votée ?

D'abord cette loi immigration, peu de gens l'ont lue. Il va y avoir un centre de rétention qui va ouvrir très prochainement à Olivet : eh bien, grâce à cette loi, nous n'aurons pas de mineurs dedans. Je constate aussi, dans ma circonscription, qu'il y a des migrants qui travaillent dans des secteurs en tension : avant cette loi, ils ne pouvaient être régularisés que si leur employeur en faisait la demande et certains employeurs préféraient ne pas le faire pour les maintenir en esclavage. Avec cette loi, les migrants pourront directement faire la démarche. Donc dans cette loi, il y a des éléments positifs pour les migrants, contrairement à ce que disent qui certains qui ne l'ont pas lue.

Vous souhaitez une liste centriste autonome aux européennes : cela affaiblirait la majorité et ouvrirait un boulevard au Rassemblement national, non ?

Mais vous ne pouvez pas laisser au Front National le soin d'imposer les thématiques qu'ils ont envie d'imposer aux Français. Je pense que nous, les centristes, nous avons des choses à dire, notamment sur les sujets européens. Je crois même qu'une liste centriste ferait davantage que la liste soutenue par Emmanuel Macron. Il faut arrêter les calculs politiques. Je pense que beaucoup de gens aujourd'hui se sentent centristes, il faut qu'on retrouve une voie, et une voie différente.

En disant cela, ne prenez-vous pas le risque de vous mettre à l'écart de la majorité présidentielle ?

Je ne mets pas à l'écart de la majorité, je dis que ce gouvernement se met à l'écart du contrat qu'on a passé avec la majorité. Je serais peut-être à l'écart, mais j'ai l'habitude de l'assumer. Je pense qu'il faut qu'on redise qui on est, dans un contexte de dérive tout à droite qui me paraît très dangereuse. Il faut remettre le centrisme et l'humanisme au cœur des débats. Je le dis pour les élections européennes, mais pas seulement : si on voit que ce gouvernement-là ne correspond pas à nos aspirations, il faut qu'on soit en capacité de dire "eh bien, maintenant, ce sera sans nous".

Votre ami Marc Fesneau, membre du Modem, est pourtant toujours au gouvernement et ministre de l'Agriculture...

Marc Fesneau est toujours au gouvernement, mais il a été rétrogradé dans l'ordre protocolaire*. Et je crois qu'en politique, les idées sont supérieures aux postes et aux personnes.

* Précision apportée par le cabinet de Marc Fesneau : "Le ministre n'a pas été rétrogradé mais au contraire promu à la cinquième place gouvernementale, contre la neuvième place auparavant. C'est la première fois sous la Ve République qu'un ministre de l'Agriculture est placé si haut dans l'ordre protocolaire."

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