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Législatives en Côte-d'Or : le second tour est assez ouvert, d'après le politogue Dominique Andolfatto

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Au lendemain du premier tour des législatives en Côte-d'Or, où la majorité présidentielle est arrivée en tête devant la Nupes et le Rassemblement national, Dominique Andolfatto, professeur en sciences politiques à l'université de Bourgogne analyse les résultats.

France Bleu Bourgogne : Trois députés sortants sont en ballottage favorable pour le second tour en Côte-d'Or. C'est la prime aux sortants qui a joué chez nous ? 

Dominique Andolfatto : Il faudra voir à l'issue du second tour parce que dans toutes les circonscriptions, les candidats de la majorité présidentielle reculent assez sensiblement.  Au minimum, ils perdent au moins un cinquième des voix. Dans la quatrième, celle de Yolaine de Courson (députée sortante éliminée dès le premier tour ndlr) ils perdent beaucoup plus. Et c'est paradoxalement dans la deuxième où il n'y avait pas de députés sortants, que la majorité présidentielle perd le moins. C'est sans doute l'effet nouveauté du candidat. Il y a une espèce de dégagisme, moins puissant qu'en 2017 à l'égard de la gauche, mais qui a un peu joué. Il y a un vote sanction. 

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Vous avez des explications justement pour la défaite de Yolaine de Courson, députée sortante dans la quatrième circonscription ? C'est la seule députée sortante de la majorité qui est éliminée. 

L'explication la plus partagée, c'est que cette députée était assez peu présente sur le terrain. Du coup, les élus locaux se sont levés contre elle, notamment la maire de Montbard, celui de Châtillon aussi, qui font d'ailleurs de très bons scores dans leurs communes respectives. Elle faisait sans doute son travail au Parlement, mais les électeurs la connaissaient assez mal. Et puis, il faut voir également que, dans cette circonscription, le Rassemblement national a fait un très bon score à la présidentielle, donc elle était aussi dans une position difficile. 

Vu les résultats du premier tour, la majorité présidentielle n'aura pas forcément la majorité absolue à l'Assemblée à l'issue du second tour. Peut-être la majorité relative. Qu'est ce que ça changerait pour le gouvernement et pour le travail des députés ?

Le gouvernement, quand il fait ses politiques publiques, il faut qu'il y ait un vote de la majorité du Parlement. Les lois, il faut les voter. Au Parlement, il y a 577 députés. Donc la majorité, c'est 289 députés. Donc il faut que le gouvernement, s'il veut gouverner, ne soit pas mis en minorité. Les choses sont relativement ouvertes. On avait été dans cette situation en 88, à l'époque de Michel Rocard. Et là, la gauche n'avait pas eu non plus la majorité absolue. C'était une majorité relative, mais le premier ministre de l'époque se débrouillait pour faire des alliances ponctuellement sur des projets. Donc on peut gouverner avec majorité relative, mais c'est plus difficile. 

La Nupes, qui a trois candidats sur cinq au second tour en Côte d'Or, ça veut dire que le rassemblement de la gauche, ça a fonctionné ?  

Au plan national, il y a 25 % de l'audience et c'est relativement important. Ils ont gagné quatre à cinq points. C'est quand même beaucoup moins que lors des élections antérieures qui ont vu la gauche gagner aux élections législatives. C'est pour ça que le second tour est quand même relativement ouvert. A l'époque il y avait deux pôles politiques : la gauche et la droite. Aujourd'hui, il y a une tripartition, donc les choses sont un peu plus compliquées. 

Le Rassemblement national qualifie deux candidats en Côte-d'Or pour le second tour. C'est la première fois que le parti peut éventuellement créer un groupe à l'Assemblée ? 

Oui, il faudrait qu'il ait quinze députés, mais il est probable qu'il n'y en aura pas en Côte d'Or. Probablement que les républicains vont voter avec Ensemble ou avec LR.  Ils feront sans doute un assez bon score, notamment dans la quatrième. Mais à mon avis, il y a assez peu de chance pour qu'ils soient élus. 

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