"Nous, les petites exploitations, on craque", confie une éleveuse à Gabriel Attal dans la Marne

Le Premier ministre a effectué un déplacement surprise dans la Marne ce jeudi 15 février. Arrivé à 10h dans une exploitation bovine à Margny, près d'Orbais-l'Abbaye dans le sud du département, Gabriel Attal a ensuite échangé avec des agriculteurs.

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Le chef du gouvernement a notamment écouté une éleveuse ayant repris l'exploitation de son père, qui avait "arrêté le lait parce que ce n'était plus possible". Elle s'est diversifiée dans l'élevage de vaches limousines. "C'est très dur, c'est très compliqué", a-t-elle confié à Gabriel Attal, la voix emplie de larmes. "Financièrement, on en est là", a-t-elle affirmé en mimant un geste d'étranglement. "Il faut trouver une solution. Nous les petites exploitations, on craque, on a besoin de vous, que vous nous entendiez, on a besoin d'aide", a-t-elle plaidé. "On est à 55-60 heures par semaine et on n'arrive pas à se tirer 1.000 euros chacun", a ajouté son mari.

"Les choses avancent"

"Je suis là pour ça", leur a répondu Gabriel Attal. "Je sais que c'est dur", assure le Premier ministre, qui estime toutefois que "les choses avancent", notamment pour les "dix mesures de simplification" concernant entre autres "le curage des cours d'eau" et "la réduction des délais pour les recours". Quatre décrets sont "déjà sortis", trois autres ont été transmis "en début de semaine au Conseil d'État" ou le seront "dans les tout prochains jours", a-t-il précisé. Les trois mesures restantes "relèvent de la loi" que le gouvernement "présentera autour du salon" de l'agriculture.

Au niveau local aussi, "il faut que ça avance vite", a insisté le Premier ministre. Les réunions entre préfets et syndicats ont fait remonter "900 propositions sur des normes nationales et locales" et "en une quinzaine de jours à peine, on en est à une soixantaine d'arrêtés préfectoraux partout en France qui ont déjà été modifiés ou abrogés", a-t-il souligné.

Gabriel Attal a aussi annoncé de "premiers versements cette semaine" pour les élevages touchés par la maladie hémorragique épizootique (MHE). "Ça a mis du temps à arriver", a reconnu M. Attal, mais "les guichets sont ouverts" et "les premiers versements interviendront cette semaine", afin que "dès la fin du mois, on ait un nombre important d'éleveurs qui puissent avoir été indemnisés". Il a enfin appelé à "un échange sur l'élevage", affirmant sa volonté de travailler sur ce secteur spécifique tout en vantant les qualités de l'élevage français.

Cette visite du Premier ministre intervient à quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, prévue le 24 février, et au lendemain d'un rendez-vous à l'Élysée entre Emmanuel Macron, la Confédération paysanne et la Coordination rurale. Les deux syndicats ont salué "l'écoute" du chef de l'État tout en décidant de poursuivre la mobilisation sur le terrain en attendant "la concrétisation" des annonces du gouvernement.