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Le maire de Brest François Cuillandre fait son bilan à mi-mandat

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Quelques mois après la mi-mandat, le maire socialiste de Brest et président de la métropole a dressé le bilan de son action jeudi face à la presse. François Cuillandre estime que la plupart de ses engagements de campagne sont déjà lancés ou réalisés. Morceaux choisis des principaux thèmes abordés.

Le maire François Cuillandre a défendu son bilan à mi-mandat jeudi à l'hôtel de ville de Brest. Le maire François Cuillandre a défendu son bilan à mi-mandat jeudi à l'hôtel de ville de Brest.
Le maire François Cuillandre a défendu son bilan à mi-mandat jeudi à l'hôtel de ville de Brest. © Radio France - Nicolas Olivier

Transports

C'est la réalisation majeure du mandat métropolitain 2020-2026 de François Cuillandre. Le projet d'extension du réseau de transports en commun est désormais sur les rails ou presque. "Les travaux sont un mauvais moment à passer", confirme le président (PS) de Brest Métropole. Il reconnaît que la facture globale de la seconde ligne du tramway, de la ligne de bus à haut niveau de service et des pôles d'échanges multimodaux dépassera les 200 millions d'euros. Le coût sera connu plus précisément en fin d'année, après la clôture des différents appels d'offre. Le dossier est pour l'instant dans les temps : "J'espère que les délais seront tenus, comme ils l'avaient été pour la première ligne." À savoir une inauguration en février 2026.

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François Cuillandre redit son opposition à une expérimentation de la gratuité des transports. "La gratuité généralisée est une très mauvaise idée", qui coûterait 13 millions d'euros par an à la métropole. "C'est autant qu'on investit pas. La question c'est l'accessibilité aux transports publics des personnes qui ont des faibles revenus. Je veux bien qu'on compare avec Morlaix (qui applique la gratuité depuis septembre 2022, NDLR) mais on n'est pas dans le même monde".

La création d'une "Zone à faible émissions" (ZFE) imposée par l'Etat aux grandes agglomérations en 2025 est également critiquée par le président de Brest Métropole.

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Le maire de Brest est aussi revenu sur la polémique de la rentrée au sujet de la hausse des tarifs de stationnement. "On est encore dans les villes les moins chères", insiste-t-il en rappelant qu'il y a 10.000 places gratuites aux abords du centre-ville. Il entend lutter contre les voitures ventouses, pas contre l'automobile en général : "Il y a toujours des personnes qui auront besoin de voiture, c'est juste une question d'équilibre."

Logement

Quatre millions de Français sont victimes du mal-logement, a rappelé le maire. "On doit faire face à des tensions que la crise sociale et économique tend à amplifier. Le secteur du logement social traverse une crise inédite qui fait craindre pour son avenir". Brest Métropole Habitat, qui gère un parc de 19.000 logements, a 7.000 demandes de logement non satisfaites.

Pour François Cuillandre, cela découle en partie de décisions politiques prises par Emmanuel Macron, comme la baisse des APL corrélée à la baisse de la réduction des loyers sociaux (RLS). "Depuis 2018, le coût pour BMH est de 18 millions d'euros de pertes de recettes cumulées. C'est autant en moins que l'on peut mettre dans les travaux d'amélioration et de rénovation, avec aussi des conséquences pour le secteur du bâtiment". Il fustige aussi la fin du dispositif Pinel et l'interdiction de la mise en location des passoires thermiques en 2025 : "Où ces gens vont aller loger ? Quelqu'un s'en est préoccupé ? Il vaut mieux loger dans une passoire thermique que sous les ponts."

L'élu martèle qu'il faut "continuer à produire des logements, sociaux, intermédiaires ou pour les étudiants". Et que 1.300 logements supplémentaires sont nécessaires chaque année sur la métropole, "nous le faisons à 80% en renouvellement urbain". Une volonté qui se heurte quasi systématiquement à l'opposition des riverains, constate-t-il : "On aime bien construire, mais pas devant chez soi."

Sur la sécurité, François Cuillandre estime que les municipalités ont "d'abord un rôle de prévention".
Sur la sécurité, François Cuillandre estime que les municipalités ont "d'abord un rôle de prévention". © Radio France - Nicolas Olivier

Sécurité

Les violences urbaines de la fin juin ont coûté plus de 2 millions d'euros à la ville de Brest. "Par rapport aux émeutes de 2005, ça n'a rien à voir. Là, il y avait les réseaux sociaux. Ce qui était assez étonnant, c'était les rassemblements simultanés dans plein d'endroits de la ville, y compris en centre-ville. Avec des actions qu'on trouve quand même hallucinantes. À la mairie du quartier Europe, tous les dossiers du CCAS ont brûlé. Qui en bénéficie ?"

François Cuillandre note que "les effectifs de policiers remontent, c'est une bonne chose. Je pense qu'il n'y a pas encore assez au regard de la situation". Il rappelle son mantra habituel consistant à mettre l'État face à sa responsabilité régalienne : "Le maire n'est pas un shériff dans sa commune, la ville ayant d'abord un rôle de prévention." Mais rappelle qu'une "position d'équilibre a été trouvée avec l'État, avec la signature en 2021 d'une convention de sécurité qui prévoit des engagements réciproques, chacun dans ses compétences".

Plusieurs actions ont été mises en place, comme les GLTD (Groupements locaux de traitement de la délinquance) pour Pontanézen et Bellevue, la reconstruction aux frais de la ville du chenil et des locaux de la brigade cynophile, la création de la brigade de tranquillité urbaine (13 agents, 25 à terme) ou bien sûr l'installation des caméras de vidéosurveillance gérées et exploitées par l'État : "C'est une première en France, il paraît qu'on a fait des jaloux, bah ouais, ici, c'est Brest !"

Sur le projet de création d'une brigade de sécurisation des transports en commun, prévue dans la convention de sécurité, François Cuillandre n'a pas livré d'information nouvelle. "Il y a un sentiment d'insécurité très fort dans les transports, dont oui, il faut sécuriser". Mais aucun calendrier n'est avancé, alors que la mesure était censée aboutir avant le printemps 2024.

Hôpital

Le CHRU de Brest traverse une période délicate, en particulier un conflit avec les médecins anesthésistes qui entraîne le report de la plupart des interventions chirurgicales depuis près d'un mois. Président du conseil de surveillance de l'établissement, François Cuillandre estime que la crise de l'hôpital public est "un problème national qui est le produit de l'histoire. C'est le numerus clausus pendant tant d'années, c'est le manque d'attractivité des hôpitaux publics, la crise Covid qui passe par là... On a des gros problèmes de recrutement. Pour régler le problème, il faudrait trouver 12 anesthésistes. La loi dite RIST fait qu'on ne peut plus payer les intérimaires comme on le faisait autrefois. Et puis les professionnels de santé ne veulent plus faire des heures à rallonge comme il y a quelques années".

Football

Le maire se réjouit de voir le Stade Brestois 29 dominer la Ligue 1, et trouve que la presse nationale n'en parle pas assez. "Très souvent, on n'existe pas ! Dimanche matin, ce qui importait c'était la défaite de Lyon, pas la victoire de Brest". Lucide, il ne voit pas le club disputer une Coupe d'Europe la saison prochaine. "Ce serait un vrai problème d'ailleurs, à cause du stade Francis Le Blé".

Justement, sur le dossier du nouveau stade au Froutven, François Cuillandre estime qu'il faut "tenir le calendrier" et précise être toujours "en discussion" avec les frères Le Saint, et avec le conseil départemental du Finistère, qui n'a toujours pas promis le moindre euro pour le projet. "Regardez ce que fait le Département du Morbihan pour le stade de Lorient. Je n'en dirai pas plus", conclut-il. À la place du stade Francis Le Blé promis à la démolition, "on fera un mélange de logement et d'espaces verts", affirme le maire.

Politique

Interrogé sur les écologistes qui font entendre leurs divergences sur certains dossiers (ligne aérienne Brest-Paris, futur stade), François Cuillandre rappelle qu'il y a toujours une majorité : "La ligne jaune généralement dans une équipe municipale, c'est le non-vote du budget. Après, on peut être en désaccord sur d'autres sujets."

Maire depuis 2001, il a refusé d'évoquer sa succession alors que le député Jean-Charles Larsonneur vient de dévoiler ses intentions pour l'élection de 2026. "Il paraît qu'il y a déjà des candidats, mais je ne vais pas épiloguer là-dessus (...) Il y aura plein de candidats hein." Lui qui aura 71 ans en 2026, a déjà laissé entendre que ce mandat serait son dernier. Mais il ne peut s'empêcher de laisser planer un doute lorsqu'on lui demande s'il envisage de rempiler : "Normalement non."

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