Juifs en Seine-Saint-Denis : les mots du RN Sébastien Chenu déclenchent l'indignation des élus du département

La Seine-Saint-Denis, un environnement dangereux lorsque l'on est juif ? C'est ce qu'a affirmé ce lundi matin, sur BFMTV, le député du Rassemblement National Sébastien Chenu, interrogé sur l'origine de l'antisémitisme. "Il peut y avoir un antisémitisme dans une vieille extrême-droite française", déclare l'élu du Nord avant d'ajouter "aujourd'hui un jeune juif risque plus sa peau dans un environnement islamiste, par exemple en Seine-Saint-Denis, plutôt que dans une manifestation du Rassemblement National".

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Les députés LFI élus en Seine-Saint-Denis ont été les premiers à réagir à cette affirmation. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), Eric Coquerel parle de "calomnies racistes", Bastien Lachaud de "mensonges" et contre-attaque : "On le sait, pour le RN, la lutte contre l'antisémitisme n'est que prétexte à l'islamophobie, à stigmatiser des millions de nos concitoyens". Rachel Garrido, dont la circonscription comprend la commune de Drancy et son mémorial de la Shoah et celle de Bobigny, assure de son côté qu'aucun acte antisémite n'y a été commis depuis le 7 octobre.

La France insoumise dénonce un discours stigmatisant

Dénonçant une manière "imprécise" d'aborder la situation, le député insoumis Alexis Corbière, lui, ne conteste pas la présence de racisme et d'antisémitisme dans le 93 : "Je n'explique pas que la Seine-Saint-Denis serait comme par miracle un département idéal, ça n'est pas le cas, il y a sans doute des choses qui sont intolérables. Mais ce que je regrette le plus c'est cette façon de dresser une partie de la population contre une autre".

Paris en tête des départements où des faits antisémites ont été recensés

Dans un tweet publié ce mardi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, donne le détail des départements les plus touchés par les plus de 1.700 faits antisémites recensés en France depuis le début de l'année. Paris arrive en tête avec 11% du total de ces faits, suivi des Hauts-de-Seine et du Rhône, 5%. Arrivent ensuite la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, qui comptabilisent chacun 4% du total des faits commis au niveau national.