"Jacques Delors, c'est le socialisme du réel", saluent les socialistes des Pyrénées-Atlantiques après sa mort

Jacques Delors est mort à l'âge de 98 ans, dans son sommeil, à son domicile parisien. C'est sa fille, Martine Aubry, maire de Lille, ancienne ministre et ancienne patronne du PS, qui l'a annoncé ce mercredi 27 décembre 2023. La classe politique salue un des pères de l'Europe moderne telle qu'on la connaît aujourd'hui. Les socialistes des Pyrénées-Atlantiques lui ont également rendu hommage.

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"Ce grand homme, grand européen"

Jérôme Marbot, premier secrétaire du PS dans les Pyrénées-Atlantiques a réagi sur X suite au décès de Jacques Delors. Il écrit : "Quelle tristesse de voir partir ce grand homme, grand européen, grand président de la Commission, grande source d'inspiration pour tous les socialistes. Nos pensées vont à ses proches."

"Jacques Delors, c'est le socialisme du réel"

Dans la mémoire collective figure le renoncement de Jacques Delors à l'élection présidentielle de 1995 alors qu'il était favori, il l'avait annoncé face à Anne Sinclair dans l'émission 7 sur 7. Un moment particulier que n'a pas oublié David Habib, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques : "J'étais très déçu. C'était pour les socialistes français, la quasi-certitude qu'on n'aurait pas de victoire à l'issue de l'élection de présidentielle de 1995. C'est rigolo parce que les Français étaient prêts à voter pour Jacques Delors et ils ont voté pour Jacques Chirac qui, avec tout le respect que j'ai pour lui, était l'antithèse de Jacques Delors".

"Jacques Delors ne promettait que ce qu'il pouvait tenir, Jacques Chirac était capable de tout promettre, poursuit David Habib. Jacques Delors c'est, et aujourd'hui on en a besoin de cette référence, le socialisme du réel. Chacun a en tête la période de rigueur incarnée par Jacques Delors en 1983 qui fait basculer le premier septennat de François Mitterrand dans la responsabilité en ne dépensant pas plus que ce que l'on a. Il a amené cette orthodoxie financière à l'intérieur de la pensée socialiste."

"Un homme politique d'une dignité peu commune"

Le président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a également réagi à la mort de l'ancien ministre. "Il représentait une certaine idée de la politique - conjuguant rigueur morale, exigence intellectuelle et générosité dans ses valeurs", écrit-il dans un communiqué, saluant "un homme politique d’une dignité hélas peu commune".

Alain Rousset reconnaît aussi son rôle dans la construction de l'Europe, malgré son renoncement à un destin présidentiel : "si, par tempérament, il a refusé un destin national qui semblait lui tendre les bras - et que nous étions nombreux à espérer -, il aura néanmoins accompli sa grande œuvre à l’échelle du Vieux Continent, imprimant sa marque indélébile sur les institutions européenne (...). Nous perdons un immense homme d'État européen".

François Bayrou salue sa vision de l'Europe

Les réactions politiques après la mort de Jacques Delors dépassent les frontières des seuls socialistes. Interrogé ce jeudi matin sur France Inter, le maire de Pau François Bayrou a rendu hommage à l'homme politique, reconnaissant que chez Jaques Delors, "il y avait une étonnante cohérence entre un projet de société, un idéal, et l'union européenne. Tout cela, c'était la même chose. L'idée que nous avions à bâtir une société qui accepterait la concurrence du monde. Et c'est lui qui au début des années 1980 a proposé et a imposé le fait que la France ne se coupe pas du reste du monde, de l'économie du monde, de l'économie européenne".