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Insultes, menaces, pneus crevés, la mort du maire de Signes ravive la colère d'une élue azuréenne

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Alors que les sénateurs lancent une consultation auprès des maires pour recueillir leur malaise face aux incivilités, des élus de petites communes vident leur sac sur leur quotidien. À Castellar (Alpes-Maritimes), la maire accuse le coup de 15 années de petites et grandes violences à son égard.

Huguette Layet, maire de Castellar à Paris en mars 2019 pour une conférence de presse sur "les amoureux de la France" Huguette Layet, maire de Castellar à Paris en mars 2019 pour une conférence de presse sur "les amoureux de la France"
Huguette Layet, maire de Castellar à Paris en mars 2019 pour une conférence de presse sur "les amoureux de la France" © Maxppp - Vincent Isore IP3 PRESS

"C'est avec mes tripes que je vous réponds aujourd'hui." Huguette Layet parle avec la franchise que portent ceux qui ont trop souvent été en colère. La maire de Castellar, village perché qui domine la baie de Menton, est encore sous le choc après la mort du maire de Signes (Var) lundi. Mort pour rien, ou mort à cause de toutes les incivilités subies au quotidien par les maires des communes rurales, reste que l'élue azuréenne pousse son coup de gueule aujourd'hui. Elle va participer à la consultation lancée par le Sénat la semaine prochaine mais n'en n'attend pas grand chose. 

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"La justice doit faire son travail." - Huguette Layet, maire de Castellar 

"On s'occupe des petits maires après le drame qui est arrivé, mais ça fait longtemps qu'on souffre au quotidien des insultes et des menaces, lâche-t-elle. Si le Sénat reconnaît aujourd'hui qu'il y a un malaise, tant mieux." Mais les incivilités restent trop souvent impunies, selon elle. "Aujourd'hui la justice doit faire son travail." C'est sur l'aspect judiciaire qu'elle répondra à la consultation. Obtenir la présence de la police sur les petites communes, faire remonter les procès verbaux et sanctionner les infractions. Il faut lutter, point par point, contre toutes les incivilités, "même les plus petites," certifie l'édile.  

Des insultes et des menaces de mort

À Castellar, Huguette Layet va sur le terrain, s'expose., observe et dresse des procès verbaux en cas d'infractions à l'urbanisme. Un fléau dans son village. Sauf qu'elle est vulnérable. Les face à face avec les habitants sanctionnés ne se passent pas toujours bien. 

Elle reçoit régulièrement des insultes et des menaces de mort. C'est le cas avec un habitant qu'elle avait épinglé pour une construction sans permis sur un terrain non constructible. "Si un jour je suis condamné, je viendrai vous finir comme il se doit." Autre anecdote édifiante. Elle refuse un permis de construire et reçoit un message de menaces de mort. Huguette Layet a aussi retrouvé quatre fois sa voiture avec les pneus crevés. 

Le malaise est bien ancré. "On ne prend plus les maires au sérieux en tant que représentant des forces de l'ordre" conclue-t-elle, triste. Elle demande aux sénateurs de venir sur terrain, constater à quel point le climat s'est dégradé dans les petites communes

La maire, comme le maire de Saint-Agnès et d'autres communes azuréennes, observent ce jeudi une minute de silence sur leur commune en hommage au maire de Signes disparu. 

Un drame à sept mois des municipales 

Le maire de Guillaumes, Jean-Paul David, s'empare de la question de la sécurité et des incivilités. En contact avec les maires ruraux des Alpes-Maritimes il va participer au débat lancé par les sénateurs. À sept mois des élections municipales, il est nécessaire selon lui de "raviver la vocation" de maire, alors que de nombreux élus renoncent à se présenter à leur propre succession en 2020. 

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