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Élections européennes : "un nouvel engagement politique" pour le maire PS de Saint-Vallier, Pierre Jouvet

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Les militants socialistes soutiennent largement la liste Glucksmann pour les élections européennes du 9 juin prochain. En troisième position de cette liste et donc éligible, se trouve le Drômois Pierre Jouvet.

Pierre Jouvet, maire PS de Saint-Vallier, en 3ème position sur la liste Glucksmann pour les élections européennes Pierre Jouvet, maire PS de Saint-Vallier, en 3ème position sur la liste Glucksmann pour les élections européennes
Pierre Jouvet, maire PS de Saint-Vallier, en 3ème position sur la liste Glucksmann pour les élections européennes © Radio France - Florence Gotschaux

Pourquoi le maire de Saint-Vallier veut-il devenir député européen ? Comment va-t-il essayer d'intéresser les électeurs dans les quatre mois qui viennent ? Pierre Jouvet, maire de Saint-Vallier, secrétaire général du PS, répondait ce lundi matin aux questions de France Bleu Drôme Ardèche.

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France Bleu Drôme Ardèche - Pourquoi avez-vous décidé d'être candidat ?

Pierre Jouvet - Je crois que l'Europe est à un moment charnière de son histoire. Sans doute depuis la chute du mur de Berlin, nous n'avons jamais vu autant de dérèglements au niveau européen. Depuis deux ans, l'Europe centrale est en guerre. L'Ukraine est attaquée par la Russie. Les élections américaines vont avoir lieu dans quelques mois et vont dérégler à nouveau le monde. Et je crois que l'Europe a une place à reprendre, qu'elle a perdu au fil de ces années. L'Europe, ça a été un grand projet, ça a été le projet de la paix, elle a su la mener, la paix. Mais ça a été aussi un projet de dérégulation et de libéralisme à tout crin. Et je crois qu'aujourd'hui, les socialistes doivent reprendre leur place au sein de l'Europe pour remettre du sens, pour remettre des règles et permettre de rendre l'Europe concrète pour le quotidien des Français.

Pourquoi vous quittez Saint-Vallier ?

Je ne quitte pas Saint-Vallier. Je vais m'engager dans une nouvelle dimension politique qui est une dimension, je crois, nécessaire quand on voit que 75 % des lois françaises sont des transcriptions de directives européennes. Et quand on voit tout ce qui ne fonctionne plus dans notre pays, que ce soit les services publics, que ce soit finalement les superprofits qui sont surabondants, quand on voit la crise agricole qu'on a vécu ces dernières semaines, on sait que c'est à l'Europe que ces questions là se règlent. Et moi, je veux prendre ma part pour aller porter des solutions concrètes parce que je veux faire de la question européenne un sujet du quotidien pour les Français.

Vous pensez vraiment que vous, vous pouvez changer les choses ?

Je pense que les socialistes peuvent changer les choses. Parce que vous savez, à l'échelle de l'Europe, les socialistes sont à quelques voix de faire basculer la majorité. L'Europe, elle, est gérée par la droite. Ursula von der Leyen est la présidente de la Commission européenne. Elle est de droite et on a vu la politique qu'elle a mise en place ces dernières années. Les socialistes sont à 21 sièges au Parlement européen, 21 sièges de faire basculer l'Europe. Et donc je veux participer de ce changement et de cette bascule qui peut être un moment historique.

"Abandonner ma fonction de maire, un choix difficile"

Si vous êtes élu député européen, vous faites quoi ?

Je devrai abandonner ma fonction de maire et de président de la communauté de communes Porte de DrômArdèche. Ce que je ferai évidemment, parce que c'est la loi sur le cumul des mandats. Je le ferai à regret parce que j'ai évidemment beaucoup appris, beaucoup construit. Mais je serai là toujours d'une manière différente. Comment je serai là ? En étant toujours proche des gens, en étant en proximité. Franchement, le choix était difficile, extrêmement difficile. Ça a été pour moi véritablement une réflexion très profonde. J'aime les gens, j'aime les habitants de Saint-Vallier. Ils m'ont fait confiance il y a maintenant longtemps. C'est un engagement très important pour moi et donc je serai là d'une manière différente. Mais je crois qu'il est aussi temps pour moi de passer à une nouvelle forme de mon engagement politique. Et cet échelon européen en fait partie.

Selon un sondage paru hier dans La Tribune Dimanche, moins d'un Français sur deux, 47 % des personnes interrogées, ne s'intéresse pas à ce scrutin européen, ça vous inspire quoi ?

C'est une défiance démocratique qui n'est pas illogique, en vérité. Je crois qu'il faut démontrer l'utilité de la question européenne au quotidien. Vous savez, les Français vont être appelés à voter le 9 juin pour les élections européennes et on s'aperçoit que le grand machin technocratique que peut être l'Union européenne fait que le Parlement n'est pas suffisamment écouté. Je crois qu'il doit y avoir aussi, là, dans cette élection, un moment de débat très fort, comme on l'a vécu en France à d'autres moments sur le traité constitutionnel européen, pour dire quelle Europe nous voulons, qu'est ce que nous voulons. Vous savez, aujourd'hui, le prix de l'électricité et du gaz augmentent pour les Français. Ça vient de quoi ? Ça vient de choix qui ont été faits à l'échelle de l'Europe. Les agriculteurs ont été en grande difficulté parce qu'ils n'arrivent plus à vivre de leur travail. La faute à qui ? La faute à des superprofits européens qui ne sont plus réglés. Vous savez, aujourd'hui, l'Europe, elle est ouverte aux quatre vents du monde, sans protection. Et je crois que quand l'Europe démontre qu'elle est capable d'apporter des solutions aux Français, alors elle intéresse les Drômois.

"On ne doit pas tout mettre sur le dos de l'Europe"

Sans Europe, ça n'irait pas mieux. Allez demander aux Britanniques ce qu'ils ont. Regardons comment les Britanniques, en s'enfermant sur eux mêmes avec le Brexit, se sont retrouvés appauvris. Regardez l'industrie britannique aujourd'hui. La force de l'Europe, c'est de redevenir ce marché mondial organisé qui est capable de mettre à ses frontières européennes des règles pour être en concurrence directe avec les Chinois, avec les Américains, pour être cet espace économique d'émancipation pour les peuples. Et c'est ça que nous devons faire, vous savez. De la même manière, l'Europe, s'il n'y avait pas la PAC aujourd'hui, ce n'est pas des agriculteurs en difficulté que nous aurions en France, ce n'est plus d'agriculture. Et donc aujourd'hui, on ne doit pas tout mettre sur le dos de l'Europe, on doit réorienter l'Europe, la remettre vers plus de quotidien et plus de proximité pour les gens.

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