Passer au contenu
Publicité

Des militants socialistes du Mans dénoncent une "purge politique" après les élections municipales

Par

Une trentaine de militants socialistes du Mans ayant soutenu Marietta Karamanli contre Stéphane Le Foll aux dernières élections municipales sont convoqués devant la "commission fédérale des conflits". Ils ne s'y rendront pas. Ils dénoncent "un système de purge" hors des règles du PS.

Ces militants socialistes ont remis ce mardi leur courrier aux membres de la "commission départementale des conflits" du PS. Ces militants socialistes ont remis ce mardi leur courrier aux membres de la "commission départementale des conflits" du PS.
Ces militants socialistes ont remis ce mardi leur courrier aux membres de la "commission départementale des conflits" du PS. © Radio France - Bertrand Hochet

La colère était contenue depuis plusieurs mois. Elle éclate au grand jour. Après les élections municipales et la désignation de Stéphane Le Foll (PS) comme maire du Mans, l'heure est aux règlements de comptes au sein du parti socialiste sarthois. Une trentaine d'adhérents manceaux (sur les 150 que compte la Ville) sont convoqués individuellement devant la "commission fédérale des conflits" (une instance départementale). Le motif : ils ont soutenu ou ont été membres, pour le scrutin de mars et juin 2020, de la liste conduite par Marietta Karamanli, elle aussi socialiste, arrivée en seconde position. 

Publicité

Les règles n'ont pas été respectées

Parmi cette trentaine de militants, 23 signent une lettre dans laquelle ils indiquent pourquoi ils ne se rendront pas devant cette commission (composée de trois membres après l’exclusion de deux d'entre eux, précisément pour leur soutien à la députée sarthoise). "La désignation de la tête de liste pour les élections municipales au Mans, de même que celle des membres de cette liste n'ont pas respecté les statuts du parti. Il n'y a pas eu d'appel à candidature", résume Stéphane Chevet, l'un des socialistes déçus. "Habituellement, lorsqu'il y a plusieurs candidats, un débat contradictoire est organisé. Puis les militants se prononcent. Jean-Claude Boulard (maire du Mans pendant 17 ans, décédé en mai 2018, ndlr) se prêtait à ce jeu démocratique. Ce n'est pas ce qui s'est passé pour la dernière élection". Dès lors, Stéphane Chevet s'interroge : "A partir du moment où les règles ne sont pas respectée, comment peut-on demander des sanctions?". 

Déception et amertume

Stéphane Chevet dénonce une "purge politique" au sein du parti socialiste sarthois dont le nombre de militants a fondu ces dernières années. Ce qu'approuve Ouafa Le Boterf qui figurait en dix-neuvième position sur la liste de Marietta Karamanli. "Je le vis comme tel", témoigne la Sarthoise. "Je ne comprends pas pourquoi on dit que je suis une dissidente, pourquoi on n'a pas ouvert la possibilité de candidatures multiples, pourquoi il n'y a pas eu débat au sein de la fédération". 

A LIRE AUSSI : Marietta Karamanli attaque Christophe Counil pour diffamation

La déception est grande aussi pour Jean-Pierre Cian, membre du parti socialiste depuis 37 ans. "J'ai adhéré au PS parce que c'était le parti de la discussion, du respect. Même si parfois on pouvait s'accrocher, au moins, on se parlait", se souvient-il. "Je ne pensais pas qu'ils étaient capables d'aller aussi loin". 

Une possible saisine de la justice

Ce courrier adressé à la "commission fédérale des conflits" n'est qu'une première étape, prévient Stéphane Chevet : "Nous allons faire jouer toutes les instances possibles y compris la justice, s'il le faut, pour faire respecter les règles de notre parti", assure le militant. "Certains se placent au dessus des règles et des lois", regrette-t-il. De son côté, Marietta Karamanli n'est pas visée par cette procédure sarthoise. Tout ce qui concerne les députés est directement géré par les instances nationales du parti socialiste qui ont été saisies mais qui, pour l'instant, n'ont pas donné suite.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined