Passer au contenu
Publicité

Démissions au conseil municipal de La Membrolle-sur-Choisille : la personnalité du maire pointée du doigt

Par

Une réunion publique était organisée ce mercredi 24 janvier par le groupe d'opposition La Membrolle A Venir. Une trentaine d'habitants y ont partagé leurs inquiétudes sur l'avenir de la commune de La Membrolle-sur-Choisille en Indre-et-Loire, dirigée par un maire controversé.

Sébastien Marais, le maire de La La Membrolle-sur-Choisille. Sébastien Marais, le maire de La La Membrolle-sur-Choisille.
Sébastien Marais, le maire de La La Membrolle-sur-Choisille. © Radio France - Virginie Vandeville

"C'est un homme méprisant", "autoritaire". Les qualificatifs, peu élogieux, ont fusé à l'encontre du maire de La Membrolle-sur-Choisille en Indre-et-Loire, Sébastien Marais, ce mercredi 24 janvier, lors d'une réunion publique organisée par le groupe d'opposition La Membrolle A Venir. Une réunion destinée à préparer la campagne pour les élections municipales de 2026 et qui avait pour seul sujet la gestion du maire Sébastien Marais**. En moins d'un an, six conseillers municipaux ont démissionné au sein de la majorité**. Des démissions, pas toujours communiquées et qui questionnent.

Publicité

Pour bon nombre des habitants et opposants présents, c'est la personnalité du maire qui expliquent ces trois départs en mars 2023, puis deux en décembre dernier. La dernière démission a été reçue le 4 janvier dernier nous affirme l'édile, sans compter les démissions lors du premier mandat du maire assure également l'opposition.

Au cours de cette réunion, les participants s'agitent sur le sujet. "Il humilie les gens", "il détruit tout le monde", "il n'y en a que pour lui" peut-on entendre lors des nombreux échanges. Au micro de France Bleu Touraine, certains habitants ne décolèrent pas contre leur édile, élu depuis 2014. "Ce maire, on ne le voit pas. Je n'ai pas l'impression qu'il fasse vivre les commerçants du village. Je trouve cela dommage pour un maire", assure une habitante qui souhaite garder l'anonymat. Pour une autre, "quand on le voit, c'est pour faire le pitre, c'est pour se faire voir, il est méprisant. Cela fait dix ans que je vis mal à La Membrolle", précise-t-elle.

"Tous ceux qui ont travaillé avec lui, le décrivent comme un pervers narcissique" dit un ancien conseiller municipal démissionnaire

Un portrait peu reluisant alimenté par Patrick Jeannin, l'homme connaît bien Sébastien Marais puisqu'il a été un de ses conseillers municipaux pendant deux ans, jusqu'à sa démission en mars 2023, en même temps que deux de ses collègues. "On a décidé de quitter le conseil municipal car on en avait ras-le-bol. Lorsque nous faisions des réunions, entre nous, cela se passait mal. Dès que notre maire commençait à donner ses idées, ses idées étaient les meilleures. On n'avait pas le droit à la parole, tout ce que l'on disait, c'était nul. C'est un roi dans son royaume, dès qu'on est contre ses idées, ça se passe mal. Alors, au conseil municipal, les gens ne parlent pas. Il a un côté autoritaire. Quelque part, on n'était pas en démocratie. J'ai assisté à une réunion où un de ses adjoints a été humilié. C'est ce qui a fait qu'on a décidé de partir, je me suis dit que là, c'était inacceptable", poursuit l'ex-conseiller [également intervenant dans l'émission J'serais pas étonné qu'on ferme sur France Bleu Touraine, ndlr].

Une communication difficile soulignée également par l'opposition, à l'instar de Carole Cerdan, présidente de La Membrolle A Venir. "Il y a des règles en conseil municipal qui ne sont pas toujours suivies. Les démissions en cours sont cachées alors qu'au moment où un conseiller municipal envoie sa lettre, elle doit être actée. Et puis notre parole... Vu que l'on a très peu d'annexes, pas de préparations de délibérations, nous arrivons en conseil municipal, nous découvrons souvent les choses. Et si on pose des questions, on est intimidé, on est suspecté qu'il y ait un sens caché à notre question. Et puis, il utilise des mots qui dépassent l'entendement. J'ai déjà été traité de folle, ce n'est pas tenable." "Tous ceux qui ont travaillé avec lui, le décrivent comme un pervers narcissique. J'entends même le mot dictateur", précise encore Patrick Jeannin.

Une cabale ?

Un portrait qui "touche et blesse" Sébastien Marais. Dans son bureau, accompagné de deux de ses adjoints, l'édile a décidé de répondre point par point aux accusations, précisant qu'il aurait préféré parler de "toutes les choses positives qui sont faites dans sa commune."

L'homme politique balaye l'argument de démissions volontairement cachées. C'est notamment ce qui lui avait été reproché lors du dernier conseil municipal du 20 décembre dernier. Selon l’opposition, plusieurs élus démissionnaires auraient été annoncés absents, s'ensuivait un vote de huis clos. Une situation qui se serait déjà produite au printemps, "on a été noté en absence excusée alors qu'on avait démissionné depuis deux mois, assure Patrick Jeannin. On est obligé de contacter la préfecture pour savoir qui a démissionné ou pas, précise encore l'ex-conseiller.

Des accusations totalement fausses assure Sébastien Marais, "on n'a aucune raison de cacher une démission. À partir du moment où une démission est actée, c'est-à-dire qu'on reçoit un courrier, elle est actée." Des démissions qui, selon lui, ne s'expliquent pas par une mésentente. "Les démissions, d'abord, on les déplore. Chaque fois qu'on a eu une démission, on n'a pas toujours eu les raisons. Quand quelqu'un de l'équipe décide de partir, j'essaye de contacter la personne. Deux conseillères ont démissionné le 20 décembre. Il y en a une qui ne nous a jamais donné de réponses. Elle n'était plus dans nos rangs depuis un an, car elle avait déménagé. La deuxième a avoir démissionné, l'a fait car elle avait une charge trop lourde de travail pour assurer sa fonction de conseillère municipale. C'est ce qu'elle a écrit dans son courrier. L'opposition ne peut pas critiquer le bilan de l'équipe que je mène, donc elle critique l'homme. Elle se sert des démissions pour me salir. Je ne suis pas responsable des aléas de vie de chacun" précise Sébastien Marais. Le maire de la Membrolle qui affirme même que "l'opposition a réussi à faire démissionner" ses conseillers, notamment via les nombreuses rumeurs colportées à son encontre.

"J'aime les gens"

Concernant le portrait dépeint par l'opposition sur son autoritarisme, l'élu assure "dire toujours ce qu'il pense. Donc par moment, j'ai su dire des choses qui n'étaient pas forcément agréables à entendre. Si c'est ça être autoritaire, je le suis dans ce cas. Pour moi, il doit y avoir un chef. Mon rôle est d'insuffler, mais je ne fais pas les choses dans la contrariété, sinon ça ne me plaît pas. Moi ce qui me plaît, quand on veut mener à bien un projet, c'est de le faire tous ensemble. Certains se sont écartés [de la majorité], et pour justifier leur départ, nous ont écorchés. De dire que je méprise les gens, ce n'est pas ce que je suis, j'aime les gens."

"C'est une caricature qui est faite, je ne reconnais pas Sébastien. Le rôle d'un maire est d'être dans l'exigence", précise de son côté Jean-Luc Bontemps, un de ses adjoints. "Sébastien est là quand on a besoin de lui. On peut toujours compter sur lui, notamment dans les moments difficiles. Croyez-moi," ajoute Florence Laboue, son autre fidèle adjointe. Pour le trio, le maire est donc victime d'une cabale.

La Membrolle endormie ?

Si la personnalité du maire a été largement débattue lors de cette réunion publique, la trentaine de personnes présentes a fustigé également son action. Ainsi, quelques présidents d'association présents ont notamment dénoncé la difficulté de se voir prêter des salles ou encore d'obtenir des subventions. "On est bloqué parce qu'on obtient rien. Les associations se sentent abandonnées. Quel est le but de mettre un frein à ces associations à part faire mourir ce village ! Je ne comprends pas la logique", s'interroge David Gagneux, élu de l’opposition.

"La Membrolle n'a jamais été aussi dynamique. Le monde associatif va bien. Sur ce mandat, on a créé une maison des associations qui est à disposition et qui est pleine tous les jours. Lorsque l'on vote des subventions, elles sont toujours votées unanimement, sauf l'opposition qui voudrait qu'on donne plus. Il n'a qu'une association a qui l'on a refusé une salle," rétorque Sébastien Marais. Ambiance à La Membrolle donc.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined