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"Ce que je sais de Rokia", une BD tout en nuances sur l'immigration et la solidarité écrite par une Rochelaise

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Pour sa toute première bande dessinée, la scénariste rochelaise Quitterie Simon décrit une expérience personnelle : comment elle et sa famille ont accueilli Rokia, jeune femme migrante originaire du Liberia. Une rencontre très forte, mais aussi très éloignée de ce qu'en attendait l'autrice.

Quitterie Simon, dans les allées du festival de la bande dessinée d'Angoulême, quelques jours avant la sortie de sa première BD : "Ce que je sais de Rokia" Quitterie Simon, dans les allées du festival de la bande dessinée d'Angoulême, quelques jours avant la sortie de sa première BD : "Ce que je sais de Rokia"
Quitterie Simon, dans les allées du festival de la bande dessinée d'Angoulême, quelques jours avant la sortie de sa première BD : "Ce que je sais de Rokia" © Radio France - Julien fleury

C'est une histoire rochelaise, qui aborde de façon originale et nuancée, le thème très chargé de l'immigration.
"Ce que je sais de Rokia", qui paraît ce 7 février aux éditions Futuropolis, est la première bande dessinée signée de la scénariste rochelaise Quitterie Simon - venue de la littérature jeunesse où elle a pratiqué une vingtaine d'années. Une BD qui raconte une expérience très personnelle vécue par l'autrice : comment elle et sa famille ont accueilli durant quelques mois, une jeune femme migrante venue du Liberia. Rencontre très forte mais aussi très éloignée de ce que Quitterie Simon imaginait.

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Tout est dans le titre. Dans "Ce que je sais de Rokia", Quitterie Simon raconte l'histoire de son point de vue, celui de l'accueillante. Le seul possible selon elle. "J'ai pris ce parti-là, d'une grande sincérité. Je me mets presque à nue", reconnaît l'autrice lors de notre rencontre dans les allées du festival de la BD d'Angoulême. "Je parle de mes bonnes intentions, mais on dit que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Et donc aussi de mes maladresses, de mes peurs, de mes renoncements..."

"Je ne sais pas ce que cette jeune femme a vécu"

Ou quand le désir de solidarité rencontre brutalement ses limites. La narratrice ne parvient jamais à comprendre ce qui se passe dans la tête de la jeune femme qui partage désormais son quotidien. "Parce que c'est quelqu'un qui vient d'une autre planète, précise Quitterie Simon. Je crois qu'on peut même pas imaginer. Je ne sais pas en réalité ce que cette jeune femme a vécu." Difficile dans ces conditions de communiquer. "Ça s'est passé par beaucoup d'intuition, de gestes, d'attention mutuelle." C'est pour ça aussi que la bande dessinée s'est imposée pour retranscrire cette histoire : "la BD, c'est de l'image avant tout. Et c'est pour ça que j'ai choisi ce média-là."

Une BD qui prend aussi les accents du thriller pour décrire une Rokia prise dans les filets de l'administration. Récit magnifié par les aquarelles chaleureuses et le trait précis d'une jeune dessinatrice, l'Italienne Francesca Vartuli. "Trouver un dessinateur, c'est un peu un Graal, raconte Quitterie Simon. Il faut un alignement de planètes. Et je suis totalement fan du travail de Francesca, c'est un génie cette jeune femme." Les 150 planches de l'album représentent deux ans et demi de travail pour la dessinatrice basée à Rome.

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Une œuvre que Quitterie Simon doit maintenant présenter à la vraie Rokia, "et je ne voudrais surtout pas que ça génère des malentendus. Dans l'idéal, j'aimerais être à côté d'elle, qu'on découvre ensemble, et que je puisse expliquer." Et pourquoi pas  - c'est le rêve un peu fou de Quitterie Simon - écrire main dans la main un tome 2 qui raconte la même histoire, du point de vue de Rokia.

Adaptation à l'écran ?

Hélène Sauger, responsable des adaptations chez Madrigall (maison-mère de Gallimard) défend l'intérêt d'une adaptation à l'écran de "Ce que je sais de Rokia".
Hélène Sauger, responsable des adaptations chez Madrigall (maison-mère de Gallimard) défend l'intérêt d'une adaptation à l'écran de "Ce que je sais de Rokia". © Radio France - Julien Fleury

Au festival de la BD d'Angoulême, "Ce que je sais de Rokia" a fait partie des 10 albums retenus pour le concours "Shoot the book". Six minutes de "pitch", pas une de plus, pour convaincre un parterre de professionnels de l'audiovisuel, que le livre mérite d'être adapté à l'écran. Un beau cadeau pour Quitterie Simon, qui tente de garder la tête froide : "je n'ai pas encore osé me projeter." La scénariste rochelaise pose en tout cas ses conditions : "comme c'est une histoire qui est extrêmement personnelle pour moi, j'aurai à cœur de participer à la scénarisation" d'un éventuel film.

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