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Affaire Perdriau : des élus métropolitains dans le flou après l'annonce du "retrait total" de Gaël Perdriau

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Pour la deuxième fois en trois mois, Gaël Perdriau annonce se mettre en retrait de Saint-Étienne Métropole. Un "retrait total" cette fois.

Gaël Perdriau a annoncé se mettre en "retrait total" de Saint-Étienne Métropole. Gaël Perdriau a annoncé se mettre en "retrait total" de Saint-Étienne Métropole.
Gaël Perdriau a annoncé se mettre en "retrait total" de Saint-Étienne Métropole. © Maxppp - Rémy Perrin

Les élus de Saint-Étienne Métropole ont été surpris par l'annonce de Gaël Perdriau. Le maire de Saint-Étienne et président de la métropole a indiqué jeudi en conseil communautaire sa mise en "retrait total" de la Saint-Étienne Métropole. Cette annonce, avant le vote d'un voeu en faveur de sa démission (qui a recueilli plus de 60% de "pour") suscite aussi de la colère chez certains, comme le maire de Saint-Jean-Bonnefonds, Marc Chavanne.

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France Bleu Saint-Étienne Loire : Ce que réclamaient de nombreux élus avant le conseil métropolitain, c'était de pouvoir retravailler dans des conditions normales et en toute confiance. Vous avez le sentiment que ça va être le cas désormais ?

Marc Chavanne : Ben ça reste à démontrer parce qu'effectivement la question du retrait total, ce n'est pas quelque chose qui juridiquement est parfaitement établi. En tout cas, ça n'équivaut pas à une démission. C'est pourtant le sens de ce qui a été voté à une très grande majorité quand même - plus de 60 % - par les conseillers métropolitains qui ont voté le vœu appelant à la démission du président de Saint-Étienne Métropole.

Vous avez voté en faveur de cette démission ? Le fait que Gaël Perdriau prenne la parole pour annoncer sa mise en retrait total juste avant le vote, vous l'avez vécu comment ? C'est un manque de courage ?

Je fais partie des gens qui aiment bien que les choses soient dites en face à face et en tête-à-tête. Je trouve normal qu'il ait pris la parole, qu'il ait pu s'expliquer, ça c'était logique. Après, je pense qu'il aurait dû attendre les expressions des uns et des autres, expressions dont j'ai fait partie, et ensuite attendre le vote pour prendre connaissance, évidemment, de la réalité de ce que nous pensions. Je ne parlerai pas de manque de courage parce que la situation n'est forcément pas très simple et chacun a la réaction qu'il doit avoir. Mais je pense qu'il aurait dû attendre la fin de l'ensemble du processus.

Vous pensez qu'il va en tirer les conséquences de ce vote ? Vous l'avez dit plus de 60 % de votes en faveur de sa démission de la présidence, tout de même.

Je n'en sais rien. En tout cas, je lui conseillerais, parce qu'à partir du moment - et je l'ai dit hier plusieurs fois - on a démarré ce mandat en fabriquant ensemble un pacte métropolitain. Quand on dit pacte, il y a forcément une confiance derrière. C'est évidemment un pacte politique, mais c'est aussi un pacte entre des personnes, entre des hommes et des femmes pour travailler ensemble à l'avenir et à la construction d'une métropole à l'échelle des 53 communes. À partir du moment où cette confiance n'existe plus, moi, je l'ai dit à plusieurs reprises, la confiance est rompue. Si la confiance est rompue, moi je ne vois pas d'autre issue que de se séparer et de faire en sorte que, puisque c'est le président qui est en cause, et bien qu'il qu'il puisse aller jusqu'à la démission, c'est en tout cas le sens du voeu qui a été voté très majoritairement encore une fois hier soir.

Finalement, avec les interrogations que suscite l'annonce de Gaël Perdriau, la situation n'est pas réellement apaisée. On a le sentiment qu'il y a encore un trouble.

Oui, un trouble parce qu'effectivement d'abord, nous, on n'est pas à moi. Je ne suis pas spécialiste au niveau juridique. Donc quand on nous annonce un peu comme ça la mise en retrait total, on s'interroge. Qu'est ce que ça veut dire ? Et puis, très vite, on s'aperçoit que c'est une. C'est quelque chose qui n'équivaut pas à ce qui est demandé. Donc ça, ça pose question. Ça ne résout pas la totalité des problèmes qui ont été soulevés. Ça nécessite que d'autres décisions soient prises puisque le jeu existe bien et à mon avis, il doit être mis en œuvre. C'est quand même démocratiquement quelque chose qui a été voté.

Est-ce que vous n'avez pas eu le sentiment aussi hier, que Gaël Perdriau de rejouer finalement ce qui s'est déjà produit il y a un mois et demi ou il avait déjà dit "je me mets en retrait" ? Alors certes, c'était un retrait partiel, mais il a déjà finalement fait une annonce similaire en conseil de métropole.

Oui, tout à fait. C'est exactement ce qui s'était passé il y a quelques semaines. Il avait simplement cette différence, c'est qu'il avait parlé de retrait partiel. Là, il parle de retrait total. Mais si la seule différence pour moi, ça ne change rien sur le fond, encore une fois, je ne suis pas spécialiste de ces questions juridiques, mais je pense que politiquement parlant, et si on veut que notre métropole fonctionne à nouveau sereinement comme elle doit le faire, je pense qu'à un moment donné, des décisions doivent être prises. On l'a bien vu hier, ça génère une ambiance qui n'est quand même pas tenable. Et je pense que bon, que Gaël Perdriau conserve des soutiens, moi ça ne me gêne pas particulièrement. Ça fait partie de la vie politique, mais majoritairement des conseils métropolitains. Donc quand même, évidemment, je ne suis pas dans le secret du vote, mais quand même. Beaucoup de maires de métropole ont voté en ce sens. Je pense que ça ne peut pas continuer comme ça.

Une dernière question, Marc Chavanne : en fin de conseil communautaire hier, il a été question des indemnités de départ du directeur de cabinet de Gaël Perdriau, Pierre Gauttieri, qui a quitté ses fonctions pour le coup. Est-ce que vous êtes gêné par les montants présentés, presque 14.000 euros pour les indemnités de départ à Saint-Étienne Métropole ?

Je veux vous dire tout simplement : donner de l'argent à quelqu'un qui s'est comporté comme il s'est comporté, qui a nié finalement sa fonction, qui a fait en sorte d'être un voyou ou quand vous rappelez ce qu'il déclarait. Franchement, payer quelqu'un pour finalement le remercier quelque part d'avoir fait tout cela, je pense que c'est un peu fort de café. Donner de l'argent du contribuable pour payer des indemnités à ce monsieur, moi personnellement ça me choque. Je l'ai toujours dit. Je considère que l'argent des Saint-Jeandaires, puisque ça en fait partie, n'a pas à payer une indemnité qui, de mon point de vue n'est pas due d'ailleurs. Moi je faisais partie de ceux qui réclamaient son licenciement pour faute grave et non pas pour rupture de confiance [et donc sans indemnités de départ, ndlr].

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