Tempêtes Ciaran et Domingos : deux mois après, encore des stigmates à Mimizan, 17.000 m3 de sable ramassés
Il y a deux mois, deux tempêtes frappaient successivement le littoral landais. Pas de victime, mais des dégâts matériels. Au nord du département, Mimizan s'est soudain retrouvée ensevelie sous plusieurs centimètres de sable. Les locaux s'en souviendront.
Il y a deux mois, début novembre, Ciaran, suivie de près par Domingos, deux tempêtes, touchaient la côte landaise. Des rafales de vent jusqu'à 100, 150 km/h, heureusement pas de blessés mais tout de même des dégâts. Au sud, la terre a été grignotée, accélérant le phénomène d'érosion. Au nord, la partie de Mimizan qui se trouve en bord de mer s'est retrouvée sous le sable. Fait relativement exceptionnel par son ampleur. Deux mois après, les locaux n'ont pas oublié.
À Mimizan-Plage, il y a encore du sable 60 jours après. Devant le supermarché Casino. Parfois une bonne couche devant certains garages ou portails (il y en a qui auront une surprise à leur retour). Et puis des monticules de part et d'autre de la rue la plus proche du bord de mer. "On ne rapporte pas forcément tout à la dune, parce qu'avec les marches, cela n'est quand même pas facile, raconte Julien. Dix ans qu'il habite une maison à une centaine de mètres de la plage. Comme vous le voyez, on fait des tas. La mairie passera les prendre quand ils estimeront que c'est la dernière fois. Ils ne vont pas non plus passer toutes les semaines."
Trois semaines de ramassage
Pas vraiment surpris et équipé, Julien a donc pris sa brouette pour faire le ménage. Tout le monde s'y est mis. Cela a bien occupé la mairie, se souvient David Persillon, l'adjoint en charge des services techniques et de l'environnement. Aujourd'hui, il fait le bilan : "C'est vrai qu'il en reste encore un petit peu. Au total, plus d'une vingtaine d'agents ont été mobilisés, pendant trois semaines. Nous avons utilisé une dizaine de véhicules, il a fallu aussi y aller à la pelle par endroits. Nous avons même fait appel à une entreprise extérieure. In fine, nous avons ramassé 17.000 mètres cubes de sable."
Si depuis, le paysage est redevenu habituel (le sable à cette époque, ici, c'est normal confirment tous les locaux), rien à voir avec les jours qui ont suivi la tempête. "Ah oui, c'était assez impressionnant, on aurait dit de la neige", compare Valérie, une néo-mimizannaise. Au tabac du bourg, Sylvie est d'accord : "De la neige dorée, c'était joli à voir."
Des bâches arrachées pour la première fois en 14 ans
Moins joli, la commerçante se retrouve deux mois après à tenter de réparer les dégâts. Elle attend actuellement les devis pour une partie de sa terrasse. Les bâches se sont arrachées avec la puissance du vent. "Cela fait 14 ans qu'on est ici, cela ne nous était jamais arrivé. Les poutres en bois ont été soulevées, il faut quand même le faire. Cela donne une idée de la virulence des rafales qui ont soufflé". Parmi les autres dégâts, Valérie connaît un ami qui s'est retrouvé avec un trou dans son toit après la chute d'un arbre.
À chaque fois, démarre un marathon administratif. "Tout le monde me dit que je suis bien assurée, que cela va aller, relate Sylvie. Mais les assureurs, ils ne couvrent pas pour une remise à neuf, seulement pour une remise en état. C'est compliqué. Il faut trouver les personnes qui acceptent de réparer. Pour vendre, il y a du monde, pour réparer, beaucoup moins". Elle a du mal à avoir le sourire en ce moment : "La météo de ces derniers mois a été difficile. Là, on n'a vraiment pas eu grand monde."
"L'océan est plus fort que nous"
Mimizan est pourtant équipée pour faire face à ce type d'événements. "Ces trois dernières années, notre stratégie avait été payante, avance David Persillon, à la mairie. Nous n'avions quasiment pas eu d'entrée de sable, que ce soit sur la corniche ou sur nos voies de circulation". L'élu détaille cette stratégie : "Tous les ans, il y a des filets en place, au niveau des dunes. Pour contenir le sable. Cette année, ces filets ont été complètement utilisés. Tellement, qu'avec les deux tempêtes successives, cela a fini par passer par dessus". Et de conclure : "On s'est retrouvés avec tout dans les rues."
L'adjoint continue la liste : pour le Courant, les bords ont été repris, avec la mise en place de murs anti-vagues. Quant au côté sud, se pose la question de savoir si la dune n'est pas arrivée trop haut. "Il y a beaucoup de chose qui se passent, assure David Persillon. La stratégie évolue en permanence. Il faut qu'on se prépare - et on est en train de le faire -, à des phénomènes malheureusement de ce type et de plus en plus nombreux. On s'aperçoit qu'à un moment donné, c'est la nature qui gagne. L'océan est plus fort que nous. À des moments, on se fait dépasser."
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