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La ville d'Ensuès-la-Redonne lourdement sanctionnée pour carence de logements sociaux

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Michel Illac, le maire de Ensuès-la-Redonne (Bouches-du-Rhône) dénonce une application "purement arithmétique de la loi SRU" qui impose des quotas de logements sociaux dans les communes. Sa ville vient de voir ses pénalités financières pour carence multipliées par deux.

Pour l'Etat il faudrait 661 logements sociaux à Ensuès la redonne au lieu des 145 actuels Pour l'Etat il faudrait 661 logements sociaux à Ensuès la redonne au lieu des 145 actuels
Pour l'Etat il faudrait 661 logements sociaux à Ensuès la redonne au lieu des 145 actuels © Radio France - Fabien LE DU

C'est un maire  en colère mais qui plaide la bonne foi. Michel Illac, maire d'Ensuès-la-Redonne, assure qu'il ne peut plus construire de logements sociaux sur sa commune. Sa ville qui compte 5.800 habitants, est nichée entre le massif de la Nerthe et la calanque de Niolon, près de Marseille. "Nous n'avons plus de terrain constructible, et pour gagner de la place, il faudrait gagner sur la nature" affirme le maire.

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Ensuès-la-Redonne, avec 145 logements sociaux, est pourtant en dessous du quota imposé par la loi SRU : il en manquerait 450. Et l'État vient de se montrer intraitable : "Notre pénalité financière, qui était de 121.000 euros par an, vient d'être majorée de 100%, elle vient de passer à 242.000 euros par an pour les trois années qui viennent" dénonce le maire.

Une amende qui correspond à trois fois l'enveloppe de la municipalité allouée à sa politique culturelle. "Avec une pareille somme, je peux aussi payer le personnel de la crèche ou de l'école pendant six mois. Sur un budget de sept millions d'euros, ça commence à faire mal".

"Où voulez-vous mettre 450 logements sociaux de plus ? On creuse la colline ?"

Ce que le maire ne comprend pas, c'est l'application "arithmétique" de la loi SRU qui impose des quota de 20 à 25% de logements sociaux en fonction du nombre de résidences principales. "Nous avons fait des efforts depuis 2014 en construisant 145 logement sociaux. Mais on ne peut pas aller plus loin. Nous ne pouvons plus grandir sans rompre l'équilibre de la commune. Il ne suffit pas de construire des logements. Il faut des transports, des infrastructures, des emplois."

Un maire globalement appuyé par ses administrés : "Où voulez-vous les mettre les 450 logements sociaux qui manquent ? On creuse la colline ? On détruit encore la nature alors qu''il y a les entrepôts de logistique, l'autoroute, etc. ?" s'interroge Mireille. "Ici nous n'avons pas de collège, on veut garder notre tranquillité et préserver notre environnement" renchérit Julien. Pour Sylvain, quand il est impossible de construire les logements sociaux exigés par la loi, l'amende réclamée par l'État s'apparente à "du racket".

Michel Illac n'entend pas en rester là : "L'avis de carence prévoit que l'on puisse contester. Je pense que nous allons envisager un recours."

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