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"On va mourir avec ces souvenirs" : Claudette-Aimée, rescapée du génocide du Rwanda, habite désormais dans la Somme

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Il y a 30 ans, du 7 au 17 juillet 1994, des centaines de milliers de Tutsi sont morts des mains des Hutus, au Rwanda. Beaucoup d'habitants ont alors fuit le pays, c'est le cas de Claudette-Aimée Mukamutesi. Arrivée en France en 1997, elle vit désormais dans la commune picarde de Lamotte-Warfusée.

Claudette-Aimée Mukamutesi, rescapée du génocide du Rwanda, et son fils Oraël. Claudette-Aimée Mukamutesi, rescapée du génocide du Rwanda, et son fils Oraël.
Claudette-Aimée Mukamutesi, rescapée du génocide du Rwanda, et son fils Oraël. © Radio France - Lison Bourgeois

Aujourd'hui âgée de 54 ans, Claudette-Aimée Mukamutesi a quitté le Rwanda à 24 ans. Son pays natal "s'entretuait", se souvient-elle. Des tueries qui ont commencé le 7 avril 1994, au lendemain de l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana. Pendant 100 jours, le pays a connu le dernier génocide du XXe siècle, faisant 800 000 morts, majoritairement dans la minorité Tutsi, mais aussi des Hutu modérés. Pour celle qui habite désormais à Lamotte-Warfusée, à l'est de Villers-Bretonneux, le souvenir de la fuite du Rwanda est toujours intact et douloureux.

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"Même si on essaie, on ne peut pas oublier"

"Même si on essaie d'oublier, on ne peut pas oublier", commence Claudette-Aimée Mukamutesi. "La guerre a commencé en 1994 quand on a tué le président. On l'a appris à la radio et tout a commencé, tout le monde commençait à trembler parce qu'on se dit "là, ça va aller mal". Et puis les gens couraient partout pour tuer. En fait, on a commencé à s'entretuer", se souvient Claudette-Aimée Mukamutesi en rapprochant un paquet de mouchoirs.

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La communauté internationale avait été vivement critiquée pour son inaction avant et durant le génocide. Récemment, Emmanuel Macron a de nouveau assumé ses déclarations de 2021 sur les "responsabilités de la France" dans les massacres. Pour Claudette-Aimée Mukamutesi, la colère est toujours intacte. Selon elle, le clivage entre Tutsi et Hutu est un mensonge. Aujourd'hui, elle ne croit pas au retour de la paix dans son pays natal même si elle espère avoir le courage de faire découvrir le Rwanda à son fils de 23 ans Oraël BazanBanza Mavuemba, Puis, elle conclut par un proverbe rwandais : "le temps va venir, on va y aller".

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