Brexit : une entreprise de Montreuil inquiète

Basée à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Guard Industrie produit des matériaux de nettoyage et de protection pour les bâtiments. L'entreprise les vend ensuite dans le monde entier et notamment en Angleterre, un marché qui représente 10% de son chiffre d'affaire annuel, soit environ 1 million d'euros. Dès vendredi, les effets du Brexit se sont fait ressentir. Avec la chute de la Livre sterling face à l'Euro, la recette a baissé : "évidemment si la valeur de la livre baisse, nous allons perdre de la marge, car nous vendons en livre sterling" explique Daniel Bruyat, le responsable de l'export. Vendredi, il a passé sa journée au téléphone avec ses collègues de la filiale, à Londres.

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Produire sur place plutôt que d'exporter?

L'entreprise cherche des solutions pour ne pas voir le marché anglais lui échapper. 10% du chiffre d'affaires, c'est important pour l'entreprise, qui compte 50 salariés. "C_'est beaucoup d'années d'effort depuis 2005 que nous sommes en Angleterre, alors on ne veut pas y renoncer_" dit Barnabé Wayzer le PDG. Mais pour le moment, difficile de savoir quelles solutions adopter. Si la livre reste basse face à l'euro, il pourrait ouvrir une filiale de "production partielle en Angleterre pour servir le marché local".

Mais pour l'instant pas de conclusion hative, la période d'incertitudes risque d'être longue. "Il est important d'évaluer le risque de barrières et de réglementations accrues sur ce territoire" explique le jeune patron, qui regrette que "ni les économistes ni les politiciens ne savent" de quoi l'avenir sera fait. Et ce qu'il redoute aussi par dessus tout, c'est "le risque de contagion à d'autres pays". Beaucoup de partis europhobes ou eurosceptiques ont réclamé à leurs tours des référendums dans d'autres pays européens. De quoi faire frémir les dirigeants de Guard Industries. Pour eux, le marché européen, c'est 75% du chiffre d'affaires.