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Un chemisier en toile de parachute donné au musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise

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Ce mardi, des habitants du secteur de Sainte-Mère-Église ont fait un don original au musée Airborne : un chemisier d'enfant confectionné à partir de la voilure d'un parachute. Il a été réalisé dans les années après la guerre. Pour les donateurs, c'est une manière d'entretenir le devoir de mémoire.

Christophe et David Piedagnel, en compagnie de leur oncle Gaston, lors du don du chemisier au musée Airborne Christophe et David Piedagnel, en compagnie de leur oncle Gaston, lors du don du chemisier au musée Airborne
Christophe et David Piedagnel, en compagnie de leur oncle Gaston, lors du don du chemisier au musée Airborne © Radio France - Pierre Coquelin

C'est un objet qui lève le voile sur le quotidien des Manchois juste après la guerre. Ce mardi, des habitants du secteur de Sainte-Mère-Église ont fait un don au musée Airborne. Un chemisier blanc pour enfant confectionné dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. "Sans doute pour une cérémonie familiale, baptême ou communion, ou pour un habit du dimanche", suppose Christophe Piedagnel, un des donateurs. Il a été réalisé en voilure de parachute. Le musée expose déjà une robe de mariée ou une chasuble d'aumônier faits à partir d'un parachute.

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"C'est du nylon, parce que celles qui ont été récupérées en Normandie, en général après 1942, les voiles en soie, ont été mises au rebut. Elles coutaient plus cher à produire et étaient moins résistantes à la déchirure", explique Eric Belloc, conservateur du musée. Les années ont passé, tout comme l'éclat du morceau de tissu. On peut même distinguer un léger coup de fer à un endroit. "Plutôt que de le garder dans un tiroir, on voulait en faire un don au musée Airborne", explique Christophe Piedagnel.

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Un sanctuaire de souvenirs

Cette tenue, la mère de Christophe, Marie-Jeanne Piedagnel, née Chaulieu, l'a portée quand elle était toute petite. La Manchoise est née en 1942. Au départ, c'est elle qui a mis la main sur le chemisier quand elle a déménagé la maison familiale à Gourbesville, près de Sainte-Mère-Église. "Elle se souvenait l'avoir porté", explique son fils. Puis, en 2020, au décès de Marie-Jeanne, c'est Christophe qui le récupère. Dès lors, avec son frère David, ils ont l'idée d'en faire don au musée de Sainte-Mère. "Une manière d'entretenir le devoir de mémoire", résument les deux frères.

De fil en aiguille, l'habit arrive donc au musée en ce mois de mars 2024, à moins de trois mois du 80e anniversaire du Débarquement. "On est toujours intéressés de récupérer des pièces locales, parce que c'est l'histoire du territoire. Et en même temps, s'il y a la petite histoire qui va avec, c'est génial. Quand les gens visitent, si vous accrochez l'objet avec son histoire, ça rappelle des souvenirs", précise le conservateur.

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"Quand on arrive à la génération des personnes qui ont collecté, puis les suivantes où les choses se partagent, les greniers se vident et on retrouve des choses. Certains nous contactent en nous disant "est-ce que ça peut vous intéresser ?", confie le président du musée Airborne, Marc Lefèvre. Un établissement qui s'est fixé une règle : "tout objet qui entre au musée n'en sortira jamais, il va être sanctuarisé". Pour l'heure, le chemisier va être stocké. Mais le but, c'est de l'exposer dans une vitrine d'ici le 6 juin 2024, avec un support et une fiche pour raconter son histoire.

Le chemisier est accompagné d'une lettre manuscrite de Marie-Jeanne Piedagnel
Le chemisier est accompagné d'une lettre manuscrite de Marie-Jeanne Piedagnel © Radio France - Pierre Coquelin

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