Nîmes Urban Trail : avec près de 400 marathons à eux deux, Patricia et Rémi Boileau seront au départ

Pour cette 9e édition du Nîmes Urban Trail ce dimanche, Patricia Boileau (68 ans) ne courra que 15 km, Rémi son époux (65 ans), que 22 km. Et pour cause, une semaine plus tard, ils seront en Croatie pour y courir le marathon de Split et une semaine après, au Japon, pour le marathon de Tokyo. Ils seront alors les premiers Gardois à avoir réalisé les six plus grands marathons du monde (Londres, Boston, Berlin, Chicago, New York). Il faut dire que le couple court depuis 40 ans, à raison d'une course par mois. À l'actif de Patricia, 154 marathons, 231 pour Rémi.

C'est parce qu'elle en avait assez des couches et des biberons, après la naissance de ses jumelles que Patricia, secrétaire commerciale de Saint-Mamet à la retraite, s'est mise à courir. "Je faisais le tour du pâté de maisons et un jour, j'ai vu une annonce pour les 12 km de Vauvert. Je me suis inscrite. Ça a été difficile, mais ça m'a donné envie de continuer." C'est en regardant un reportage sur le marathon de New York que Rémi, qui travaille aujourd'hui au service communication de la ville, a, pour sa part, attrapé le virus. "À l'époque, je travaillais au bar des Halles à Vauvert. Les clients me donnaient des pourboires pour que je puisse financer mon voyage. J'ai couru seul la première fois et quelques années plus tard, on est parti avec des amis."

Un mariage à Las Vegas après un marathon

La passion de la course, depuis, n'a pas quitté le couple. "Chaque fois qu'on voit une ville intéressante, on regarde quand il y a un marathon et on essaie d'y aller, confie Rémi. On essaie d'en faire un par mois. On aime bien en faire à l'étranger, mais on aime aussi courir en France. On a couru dans 31 pays différents, 40 départements français, c'est vraiment un mode de vie qu'on s'est créé. On est des marathoniens voyageurs. On ne changerait notre vie pour rien au monde."

Et c'est bien sûr après un marathon que le couple s'est marié, à Las Vegas." On y a été une première fois faire le marathon. À l'époque, on vivait maritalement et beaucoup de gens nous ont dit, pourquoi vous ne vous êtes pas mariés là-bas ? Quelques années plus tard, on s'est dit, on va à Las Vegas, comme on avait déjà fait le marathon, on a fait un petit saut de puce à San Francisco, on a fait le marathon et au retour, on s'est marié à Las Vegas."

Pour rester en forme, pas de régime particulier. "On évite juste de se resservir, confie Patricia. Pas de tabac ni d'alcool, mais parce qu'on n'aime pas ça." "C'est plutôt paradoxal, renchérit Rémi, car on a fait tous les marathons festifs qui existent en France, sauf celui de Cognac. On aime leur ambiance comme le NUT."

Le NUT, une course à part

Patricia et Rémi seront donc ce dimanche encore au départ du Nîmes Urban Trail. "Le NUT nous a fait découvrir plein de nouveaux endroits à Nîmes, comme la fac, une école, le musée de la Romanité,... On n'est pas là pour faire un temps et pour courir en regardant le bitume. Là, on traverse des lieux qui nous sont exceptionnellement ouverts, il y a de la musique, il y a de l'ambiance, les organisateurs ont tout compris."

Malgré leur entrainement pourtant, Patricia reconnait que le parcours n'est pas facile. "Il faut monter les marches des Jardins de la Fontaine, prendre le chemin du Tire-Cul qui est très difficile, mais il y a une ambiance incroyable."

Pour cette nouvelle édition, Patricia a décidé d'être vêtue comme une Romaine avec une toge. "On aime se déguiser. Pour mon 100e marathon, j'étais déguisée en gâteau d'anniversaire, Rémi en pâtissier. Pour le marathon du Médoc, un ami de Vauvert nous avait même fabriqué un taureau à roulettes, qu'on a tiré pendant toute la course sur la musique de Ricoune. Nous, on était déguisés en raseteurs."

Des anecdotes de ce genre, Patricia et Rémi en ont des tonnes. Autant que les coupes et les diplômes qui décorent les murs et les étagères de leur appartement. Sans compter les médailles. Conservées précieusement dans de grosses boîtes à chaussures. Leur objectif ? "Courir encore longtemps répond Patricia. Mais il y a tellement de marathons qu'on ne pourra pas tous les courir ! Tant que les jambes suivent, poursuit Rémi, il n'y a aucun souci. On continuera à revenir avec des médailles du monde entier pour remplir nos boîtes à chaussures."