EN IMAGE - Une baleine de 20 mètres échouée sur l'île de Sein

Vous l'avez peut-être aperçue du côté de l'île de Sein. En même temps difficile de passer à côté : une baleine de près de 20 m s’est échouée ce vendredi sur la presqu’île de Kilaourou. Il s'agit d'un rorqual, c'est le deuxième plus grand animal vivant sur la planète. Ce spécimen pèse aux alentours de 25 tonnes.

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On ne sait pas encore pourquoi le mastodonte s'est échoué. Les pompiers se sont rendus sur place et la mairie a pris un arrêté qui interdit l’accès et la baignade sur le site. Par ailleurs, la préfecture invite les bateaux à être vigilants puisque la carcasse de la baleine échouée est susceptible de dériver. "Il est recommandé de naviguer avec prudence en effectuant une veille attentive car le cétacé ne fait pas l'objet d'un marquage en surface", indique la préfecture.

Les réponses de Cécile Gicquel, du parc naturel marin d'Iroise

Des membres du Parc marin d’Iroise sont attendus sur les lieux dans la journée de samedi. Parmi eux, Cécile Gicquel, elle est agent du parc naturel marin, en charge du patrimoine naturel. Elle répond aux questions de France Bleu Breizh Izel.

• Est-ce que c'est fréquent ?

"Ce n'est pas un échouage très habituel puisque les derniers dans le périmètres du parc ont eu lieu en 2019 où il y avait trois rorquals échoués. Il y en un à deux par an sur la façade atlantique. Ce n'est donc pas si fréquent et on ne s'y attendait pas. Après on sait que l'espèce est présente sur le secteur puisqu'on a eu beaucoup de remontées de personnes qui observent des rorquals communs et des petits rorquals. Ils sont très présents ces dernières semaines sur la chaussée de Sein. Des animaux qui ne montrent pas de problèmes particuliers et semblent vivre tranquillement."

Les conditions climatiques particulières de cet été ont pu entrainer une présence accrue de baleines à proximité des côtes, c'est une hypothèse

"Par ailleurs cet été on a eu des températures de l'eau qui sont relativement exceptionnelles avec la canicule, donc l'eau s'est réchauffée. Ça a sûrement influé sur la répartition de la nourriture et de la faune en mer et donc on peut imaginer que ces rorquals ont cherché de la nourriture proche des côtes. Après le lien n'est pas si évident, ça reste une hypothèse. C'est difficile à expliquer car ce sont de grands voyageurs, on ne connait pas leur répartition exacte."

• Pourquoi s'est-il échoué ?

"Nous sommes allés à Sein vendredi pour procéder à un premier examen, à première vue il semble avoir un embonpoint à peu près normal. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas malade. Il peut y avoir eu une collision avec un bateau. Et puis il ne faut pas le négliger non plus, ces animaux meurent aussi comme tous les autres, de cause naturelle, c'est une hypothèse qu'il ne faut pas exclure"

• Que va-t-on faire de la carcasse ?

"Les préfectures terrestres et maritimes travaillent à l'évacuation de l'animal. L'idée serait de le ramener sur le continent pour procéder à un examen scientifique dans le cadre du réseau national échouage. Techniquement c'est très compliqué de le sortir des rochers et de le remorquer. Ça se fera probablement par bateau car il est trop lourd pour l'hélicoptère. Il y a des risques sanitaire à laisser une telle carcasse sur place, d'où l'arrêté pris par la mairie qui interdit l'accès à la zone."

• Comment se porte l'espèce ?

"Le rorqual est une espèce protégée. C'est un animal qui a fréquenté nos côtes de tout temps. Pour nous c'est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur l'espèce parce que ce sont des animaux sur lesquels on a très très peu d'informations. Cet échouage va nous permettre d'en savoir plus par exemple sur son régime alimentaire en étudiant le contenu de son estomac, sur d'éventuelles pathologies aussi. Pour cela on intervient en lien avec l'université de la Rochelle pour examiner systématiquement tous les mammifères marins qui s'échouent sur nos côtes."