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Île de Ré : le mystère de l'épave du XVIIIe siècle

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C'est un bateau marchand, qui a coulé il y a plus de 200 ans, que les plongeurs explorent depuis deux étés, au Nord de l'île de Ré. A l'intérieur, ils ont retrouvé des pièces de monnaie, des boulets de canon, et même du café ! Reste juste à l'identifier.

Les objets remontés ont été présentés au musée Ernest-Cognacq, ce week-end.
Les objets remontés ont été présentés au musée Ernest-Cognacq, ce week-end. © Radio France - Thomas Coignac

A l'été 2016, un jour où il est parti faire de la pêche sous marine, Eric Le Gall ne s'attendait pas à faire une telle découverte. "C'est une petite plage de sable, à sept mètres de fond, décrit-il. J'y ai vu six ou sept canons. On en croise de temps en temps un tout seul, mais là c'était la première fois que j'en voyais autant". Le plongeur va ensuite "remonter l'histoire", comme il le dit. Et contacter l'Aremparef (Association de Recherche et d'Etude du Patrimoine Maritime et Fluvial), spécialisée dans ce type de découverte. 

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Le temps d'obtenir les autorisations, l**'été 2017 sera consacré à un inventaire en surface**, des éléments visibles de l'épave, soit presque uniquement les canons. En 2018, par contre, l’association passe à la vitesse supérieure : un sondage, au sonar, de deux zones de deux mètres carré. 

Les plongeurs de l'Arepmaref s'affairent autour d'un canon.
Les plongeurs de l'Arepmaref s'affairent autour d'un canon. © Radio France - Arepmaref

Et là, c'est une véritable chasse au trésor qui débute. Après 50 heures de plongée, la quinzaines d'expert a remonté de quoi travailler. L'élément le plus remarquable, c'est la cloche du navire. Mais sous l'eau, les plongeurs ont aussi découvert un bougeoir presque intact, des boulets de canon, des balles de mousquet, une cuillère, des grains de café, mais aussi, et peut être surtout, trois pièces de monnaie. Si l'une est illisible, les plongeurs ont retrouvé deux pièces en argent. La première, un louis 15, date de 1736, tandis que l’autre est en cours d'examen au Drassm (Département des recherches archéologies subaquatiques et sous marines) à Marseille. L'enjeu c'est de donner une fourchette dans les dates, et, pourquoi pas, identifier le navire. 

Un navire de la fin XVIIIe, à la fois marchand et corsaire ? 

Mais les éléments en la possession de l'Aremparef permettent déjà de dresser un "portrait robot" plus précis du bateau. Il s'agirait d'un navire marchand, de la fin du XVIIIe siècle, certainement français qui faisait probablement du commerce transatlantique, entre La Rochelle, son port d'attache, le Canada, et les Antilles ou le Brésil. Le nombre de canons à bord permettrait de dire qu'il s'agissait peut être d'un navire corsaire, qui bénéficiait d'une autorisation royale pour attaquer des bateaux ennemis. 

L'important c'est de partager ce qu'on va faire, avec le public

Après les étés 2017 et 2018, les fouilles vont donc reprendre en août 2019. Cette fois-ci, les travaux seront plus importants, puisqu'il s'agit d'explorer sous le sable, sur toute la longueur du lieu où se trouve probablement la carcasse du bateau, même si le bois n'a probalement pas résisté. De quoi, peut être, trouver de nouveaux indices sur son identité. Ou, au moins, remonter des pièces assez uniques, pour une éventuelle exposition. Le musée Ernest-Cognacq de Saint-Martin de Ré serait particulièrement intéressé. Parce que, comme le dit Felix Gomez, responsable scientifique de la mission, "l'important c'est de partager ce qu'on va faire, avec le public". 

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