VIDÉO - Après les crues mortelles, la question des ponts submersibles hante le Gard

Des ponts entièrement fermés, ou juste partiellement ? Oui, mais quand ? Et faut-il une surveillance, des cadenas ? Après les crues qui ont coûté la vie à quatre personnes dans le Gard, où deux enfants sont toujours recherchés ce mardi, de nombreuses questions se posent.

Quant à la question de savoir à quels moments ont été fermées certaines barrières d'accès samedi soir, les explications des autorités sont à retrouver dans cet article.

69 ponts submersibles sont sous la responsabilité du conseil départemental du Gard

Que faire maintenant ? Comment améliorer la situation pour éviter que ce genre de drames ne se reproduisent ? Dès dimanche, la préfecture du Gard, par la voix de son secrétaire général Frédéric Loiseau, indiquait que le sujet devrait être évoqué : "Il y aura un dialogue à engager avec les collectivités locales, peut-être avec nos autorités centrales, pour savoir comment nous pourrions redéfinir une doctrine sur le franchissement de ce genre d'équipements dans des conditions dangereuses."

Dans le Gard, 69 ponts submersibles sont situés sur des routes départementales et donc sous la responsabilité du conseil départemental du Gard (CD30). Lundi matin sur France Bleu Gard Lozère, Martin Delord, vice-président du CD30 délégué aux infrastructures routières, allait dans le même sens que la Préfecture : "Au Département, nous allons avoir une réflexion sur l'évolution de la réglementation. La signalétique qui existe déjà [notamment des panneaux, NDLR] et la vue de l'eau devraient empêcher les gens de passer... Il se trouve que ce n'est pas suffisant, on s'en rend compte aujourd'hui".

"Systématiquement, les barrières des ponts sont vandalisées"

Ce mardi matin, Bérengère Noguier, vice-présidente du CD30, déléguée à la transition écologique et à la biodiversité, ce qui inclut aussi notamment la prévention des risques naturels, était l'invitée de France Bleu Gard Lozère. L'occasion d'évoquer les pistes d'améliorations. "Il faut continuellement se poser des questions" reconnaît celle qui est également conseillère du canton d'Uzès sur lequel se trouve le pont de Dions, autour duquel deux enfants sont encore portés disparus ce mardi.

Mais certaines solutions ressemblent à de fausses bonnes idées, détaille Bérengère Noguier. "Nous avons déjà testé des choses. Par exemple, des barrières totales, cadenassées. Systématiquement, ces barrières sont vandalisées. (...) Autre problème pour une barrière dite totale : si les secours arrivent, cela veut dire qu'il faut qu'une personne descende dans des conditions parfois dangereuses pour ouvrir la barrière."

Quid d'une surveillance des ponts ?

Alors pourquoi ne pas pousser encore plus loin, et mettre en place une surveillance des ponts ? Sans y répondre, Frédéric Loiseau ouvre le débat : "Les ponts submersibles auront peut-être vocation à être davantage surveillés à l'avenir, y compris en cas de vigilance jaune, alors même qu'une vigilance jaune est une occurrence fréquente dans le Gard."

Toutefois, l'idée n'est pas de généraliser une fermeture dès qu'une alerte météo est en place, précise le secrétaire général de la préfecture : "La vie ne s'arrête pas en vigilance jaune dans le Gard. Il y a une nécessité de pouvoir se déplacer. Il y a des professionnels qui travaillent, des gens qui ont besoin d'aller d'un point A à un point B. Il faut trouver simplement le positionnement parfait du curseur entre liberté d'aller et venir, et protection des personnes sur ces ponts submersibles."

L'interview de Bérangère Noguier, invitée ce mardi matin de France Bleu Gard Lozère, est à retrouver en vidéo.