Une marche blanche sur fonds d'enquête pour viols sur mineurs à Saint-Mars-la-Brière
Une marche blanche se déroule samedi à Saint-Mars-la-Brière en hommage à Micka, ce jeune homme de 19 ans qui s'est donné la mort en novembre 2020 après avoir été harcelé et violé, selon sa famille. Mis en examen, mais en liberté, un suspect de 32 ans est soupçonné de plusieurs agressions sexuelles.
"Tant qu'il ne sera pas enfermé, on ne pourra pas faire notre deuil." Depuis des mois, Nathalie Choplain, la mère de Micka, n'en dort plus. Pourquoi l'homme de 32 ans arrêté au mois d'avril pour viols sur trois mineurs, dont son fils, a-t-il été placé simplement placé sous contrôle judiciaire, au lieu d'être placé en détention provisoire comme le demandait le parquet ? Suite à cette décision "incompréhensible" pour la famille, des proches avaient déjà diffusé le portrait du suspect dans la commune. C'est encore une fois ce qui les pousse à organiser samedi cette marche blanche à Saint-Mars-la-Brière, "en hommage à Micka et en soutien aux victimes".
Cette décision, qui a pu être motivée par le casier vierge du suspect, le fait qu'il travaille, sans oublier la présomption d'innocence, les proches de Micka, qui a mis fin à ses jours le 7 novembre 2020, à l'âge de 19 ans, ne comprennent pas : "Depuis tout ça, il fait attention car il se sait surveillé, explique Nathalie à propos du suspect, mais il finira par s'en prendre à quelqu'un, car c'est un prédateur", juge-t-elle. Une impression renforcée par l'évolution d'un dossier qui semble prendre de l'ampleur.
Plusieurs nouvelles plaintes
Au départ, à l'automne dernier, il y a eu trois plaintes, arrivées en l'espace d'un mois. Celle des parents de Micka, après avoir découvert que leur fils aurait été violé deux ans avant son suicide, en 2018, puis harcelé par le suspect. Avec à l'appui, des enregistrements ressemblant fortement à des aveux. Il y a eu aussi la plainte déposée par un copain de Micka, puis celle de Teddy Verrier, cousin éloigné de Micka. Ce dernier raconte avoir été violé deux fois en 2003, à l'âge de 7 ans : "Comme nos familles se connaissent, on se retrouvait parfois chez sa grand-mère, il m'emmenait au fond du jardin et il en profitait. Plus tard, j'ai réalisé que ce n'était pas normal mais j'ai mis du temps à oser en parler."
En quelques semaines, c'est comme si la mort de Micka avait libéré une parole... Que ces premières accusations ont fini par débrider totalement. Car depuis la mise en examen, plusieurs nouveaux témoignages ont été livrés aux gendarmes pour des faits d'agression sexuelles ou de corruption de mineur. Combien exactement ? Invoquant le secret de l'instruction, le parquet du Mans a refusé de le préciser. Mais des sources évoquent désormais sept ou huit plaintes contre le suspect. Contactée, l'avocate de celui-ci n'a pas souhaité s'exprimer.
- La marche blanche partira à 14 h du complexe des Châtaigniers. Il faut venir vêtu de blanc. Port du masque obligatoire.
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