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Un pyromane et ancien pompier volontaire jugé pour sept incendies en Dordogne l'été dernier

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Un ancien pompier volontaire comparaissait devant le tribunal de Périgueux, en Dordogne, ce lundi après-midi. Il était poursuivi pour sept incendies commis à Montpon-Ménestérol et aux alentours entre août et septembre 2022. L'homme de 46 ans a déjà été condamné pour un feu sur le même secteur.

Le prévenu a reconnu trois incendies volontaires, mais les gendarmes lui en imputent sept (photo d'illustration). Le prévenu a reconnu trois incendies volontaires, mais les gendarmes lui en imputent sept (photo d'illustration).
Le prévenu a reconnu trois incendies volontaires, mais les gendarmes lui en imputent sept (photo d'illustration). © Radio France - Jeanne de Butler

Il très sûr de lui à la barre et n'hésite pas à soutenir du regard la présidente du tribunal de Périgueux quand elle l'interroge : cet homme, 46 ans, divorcé, père de famille, intérimaire en restauration est un ancien pompier volontaire. 27 ans d'engagement. Il comparaissait ce lundi 26 juin pour sept incendies commis en un peu de mois de deux mois, entre août et septembre dernier, à Montpon-Ménestérol, Saint-Barthélémy-de-Bellegarde et Ménesplet. Il a déjà été condamné pour un autre feu allumé aussi à Montpon, pendant cette même période.

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Les incendies survenus quelques jours avant pas très loin, en forêt de la Double, affolent les Périgourdins à cette période. Des habitants de Montpon arrêtent cet homme pendant qu'il allume un feu dans un champ de maïs, celui pour lequel il a déjà été condamné. En garde à vue, il reconnaît être à l'origine de trois autres incendies, pour lesquels il comparaît ce lundi.

Un feu allumé "par phobie des rats"

Il y a d'abord ce feu du 5 septembre, vers 21 heures, mis au pied d'un conteneur à poubelles à Menesplet. Fumeur, il sort son briquet de sa poche pour mettre le feu au papier qui sort des poubelles par terre devant lui. "Par phobie des rats", avance-t-il.

Rebelotte le lendemain, à un autre point d'apport volontaire de la ville. Là, c'est involontaire explique-t-il : "Ma cigarette est malencontreusement tombée dans le conteneur" des papiers et journaux. Il attend dix minutes, le feu ne prend pas, il s'en va. "Ca a dû couver", justifie l'homme, pas très grand, aux cheveux bruns coupés courts.

Une pulsion

Cinq jours plus tard, en bord de route, cet ancien habitant de Montpon est en route pour aller rendre ses affaires à son ex-compagne, de****s bandes de cire dépilatoires et des cartouches à chantilly. En bord de chemin, il s'arrête, sort de nouveau son briquet et finit par mettre le feu aux affaires. "Je sais que je fais une connerie, raconte-t-il. Pour autant, j'ai ce besoin de supprimer ce qui dérange en le faisant brûler, comme une forme d'exutoire" aux problèmes familiaux et d'alcool notamment.

Depuis un an et demi à l'époque de ces incendies à répétition, il avoue boire "une bouteille de vin par jour". L'alcool fonctionne comme un accélérateur pour les pyromanes, note le rapport de l'expert psychiatre. La pulsion est aussi caractéristique de l'obsession de ces incendiaires.

Quatre incendies niés

Le quadragénaire ne reconnaît toujours pas les quatre autres incendies à l'audience. "Je ne sais pas", se défend-t-il face aux interrogations de Morgane Codron, la présidente, sur sa présence à proximité des départs de feu. Pour son avocate, Claire Genevay, "les investigations n'ont pas été menées correctement" sur ces incendies.

Au moment de sa plaidoirie, le procureur Stéphane Renard, interroge : "Moi je ne crois pas au hasard et je ne crois pas que Montpon-Ménestérol soit peuplée de multiples incendiaires qui se baladent entre 20 heures et 4 heures du matin."

Le parquet requiert deux ans de prison dont six mois ferme, une obligation de travail, de soins, de réparations des victimes, avec une interdiction d'entrer sur le département. La décision du tribunal est mise en délibéré au 30 août.

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