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Un Landais, ex-militaire, accuse l'Etat de l'avoir irradié : sa plainte classée sans suite

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La justice a décidé de classer sans suite, pour cause de prescription, la plainte déposée dans les Landes par Lény Paris. Cet ex-militaire, habitant à Miramont-Sensacq, est gravement malade. Il estime avoir été irradié sur un site militaire français, où il était chargé de surveiller des missiles.

Lény Paris se bat pour que l'Etat soit reconnu responsable de sa maladie Lény Paris se bat pour que l'Etat soit reconnu responsable de sa maladie
Lény Paris se bat pour que l'Etat soit reconnu responsable de sa maladie © Radio France - Renaud Biondi-Maugey

C'est une désillusion pour Lény Paris. Ce Landais, habitant à Miramont-Sensacq, vient d'apprendre que la justice a décidé de classer sans suite la plainte qu'il avait déposée contre l'Etat. Persuadé d'avoir été irradié par des missiles nucléaires français dans le Vaucluse, lorsqu'il était militaire, en 1990 et 1991, il avait porté plainte, à Mont-de-Marsan, en février dernier, pour mise en danger de la vie d'autrui.

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C'est le parquet de Carpentras (Vaucluse), à qui l'affaire a été transférée, qui a pris cette décision de classer sans suite, pour cause de prescription. "Le délai de prescription de 3 ans, applicable à l'époque en matière délictuelle, a commencé à courir à compter de la commission des faits" écrit le procureur de la République de Carpentras à Lény Paris dans un courrier que France Bleu Gascogne a pu consulter. 

D'autres voies de recours sont possibles, au civil ou devant la justice administrative, mais Lény Paris explique ne pas avoir pour l'instant les "moyens financiers" de mener ce combat judiciaire, même s'il a créé une association, réunissant d'autres victimes du plateau d'Albion.

Gravement malade

Souffrant de fibromyalgie et de nécrose osseuse, Lény Paris ne sort plus de chez lui. A 47 ans son squelette est celui d'un "vieillard" : ses os sont tellement fragiles qu'ils peuvent se casser à tout moment. Quand Lény Paris a appris que des irradiations pouvaient provoquer un vieillissement prématuré du corps, il fait tout de suite le lien : il a été soldat en 1990 et 1991 sur un site militaire français hautement stratégique, le site nucléaire du plateau d'Albion, dans le département du Vaucluse. La France y a stocké des missiles nucléaires, que Lény Paris était justement chargé de surveiller, en tant que fusilier commando. Sur le plateau d'Albion, il se trouve parfois à seulement quelques mètres des têtes nucléaires, muni d'un simple masque à gaz et d'une combinaison. Ces équipements n'étaient "ni décontaminés ni lavés" avant d'être donnés à la relève suivante. Si Lény Paris n'a pas eu conscience, à l'époque, d'un quelconque danger, il est persuadé que l'Etat connaissait les risques, puisque des dosimètres (instrument permettant de mesurer le niveau de radioactivité) étaient installés sur le site. 

L'armée, de son côté, conteste tout lien entre la maladie de Lény Paris et son activité de militaire. Selon l'armée, la dose de radioactivité qu'il aurait pu recevoir est trop faible pour qu'elle puisse engendrer une maladie. 

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