Bayonne : l'ancien sous marinier de l'armée condamné à six mois de prison pour conduite sous stupéfiants

Les larmes de Valentin coulent entre ses mains. Les yeux sont rouges. Assis et courbé sur le banc des prévenus du tribunal judiciaire de Bayonne ce lundi 4 mars, le jeune homme de 32 ans comparait pour avoir conduit une voiture sans permis, sans assurance et sous l'emprise du cannabis. Une audience en comparution immédiate. Ce sont les gendarmes qui ont procédé à son arrestation vendredi dernier, le premier mars, sur la commune de Bassussarry. Il arrivait d'Arcangues où il réside avec sa compagne et les militaires ont été intrigués par l'odeur de cannabis qui émanait de l'habitacle du véhicule. Valentin a été condamné à six mois de prison ferme. Son passé chaotique et douloureux peut expliquer la dérive de cet ancien militaire tombé dans les addictions en raison d'insoutenables douleurs physiques.

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Conduire pour ne pas souffrir en marchant

Valentin n'en est pas son coup d'essais. Déjà condamné à huit reprises par le passé, dont sept fois pour des délits routiers, il avait été arrêté par les policiers à Bidart le 14 janvier exactement dans les mêmes circonstances : pas de permis, ni d'assurance. Il roulait ce jour-là sous l'emprise de la drogue et de l'alcool. C'est donc en état de récidive qu'il a été jugé par le tribunal présidé par Emmanuelle Adoul. "Je n'aurais jamais dû prendre le volent" explique le prévenu à la magistrate. "J'ai choisi la facilité, car j'ai du mal à marcher" souligne le trentenaire. La douleur voila le cœur du problème.

Victime d'un grave accident de la route en 2021, il va passer un an en rééducation et souffrir le martyre. Peu à peu, il va remplacer la morphine par le cannabis afin de trouver un brin de soulagement. Ancien militaire dans la Marine nationale, Valentin a eu du mal à trouver une nouvelle place dans la société, lorsqu'il n'a pas renouvelé son contrat avec l'armée alors qu'il était embarqué dans un sous-marin nucléaire. Une rupture avec une passion qui va marquer le début de la chute de ce fils de gendarme. Les petits boulots vont se succéder. Les conduites avec un permis suspendu aussi.

Six mois de prison ferme

"Ce cheminement, il en est exclusivement responsable" a insisté le procureur de la République. Jérôme Bourrier a demandé six mois de prison ferme plus la révocation partielle d'un sursis à hauteur de trois mois. La défense a joué sur la corde sensible du dossier en soulignant le "courage" de valentin et sa capacité "énorme à lutter". Me Floriane Herran a plaidé la non-incarcération de son client. Le tribunal ne l'a pas entendu, même si les juges ont réduit le niveau des réquisitions. Trois mois de prison, plus la révocation d'une partie du sursis (trois mois) prononcée lors d'une précédente condamnation.