Tours : visite surprise du lieu de rétention administrative par le député Charles Fournier
Le lieu de rétention administrative utilisé pour les sans-papiers, au sein de l'Hôtel de Police de Tours, n'avait pas été visité par un parlementaire depuis 12 ans. C'est chose faite depuis ce lundi par Charles Fournier qui évoque une visite "pas satisfaisante".
Visite surprise à l'hôtel de police de Tours, de la part de Charles Fournier, ce lundi 25 mars. Le député EELV de Tours est venu exercer son droit de visite des cellules de rétention administrative du commissariat. Tous les parlementaires peuvent en effet visiter à tout moment n'importe quel lieu de privation de liberté. À Tours, cela fait 12 ans qu'elles n'avaient pas été inspectées par un parlementaire.
Ces cellules sont celles dans lesquelles les sans-papiers sont provisoirement détenus, avant d'être transférés vers des Centre de rétention administrative, dont le nombre doit doubler, selon de récentes annonces de Gérald Darmanin. L'élu est venu vérifier si les conditions d'enfermement sont réglementaires.
Propreté qui laisse à désirer, absence de pharmacie de secours
À Tours, "on a quatre places pour les hommes, deux places pour les femmes", détaille le commissaire en charge de la visite, qui assure que "les locaux sont nettoyés tous les jours. On accueille en moyenne cinq à six personnes par semaine". Poils dans le lavabo, tâches brunes dans les douches, cellule de détention des mineurs jugée petite, absence de pharmacie de secours obligatoire : à la fin de la visite, Charles Fournier n'est pas tendre. *"**Ce n'est pas satisfaisant ! J'ai vu des cellules où il y avait des couvertures en boule, le ménage n'a pas été fait, alors qu'il n'y a personne depuis une semaine... Donc, *je crois que c'est vétuste. Le local pour les mineurs, une toute petite cage, dans laquelle on peut mettre trois, quatre personnes, ce n'est pas possible ! Avec des mineurs, il y a un accueil qui doit être satisfaisant".
"Quand je fais une visite comme ça, j'espère que ça puisse déclencher des moyens"
Naturellement, il ne remet pas toutes ces fautes sur le dos du personnel : "Tout ça, ce sont des problèmes de moyens. Et quand je fais une visite comme ça, j'espère que cela puisse déclencher des moyens, c'est le droit, et le respect humain qui s'impose." Egalement présent, Colin Verguet, avocat membre du Conseil de l'ordre et président de la Ligue des droits de l'homme Indre-et-Loire, juge que l'on peut régler des choses facilement, comme "l'affichage de certaines informations, qui serait possible de façon lisible, facilement. Quelqu'un en rétention administrative, ce n'est pas quelqu'un qui a commis une infraction, son seul tort, c'est de ne pas avoir de papiers. Il faut s'assurer que leurs droits soient respectés".
Après la visite à la maison d'arrêt de Tours de Charles Fournier il y a un an et demi, de nouveaux moyens avaient été engagés pour améliorer les conditions de détention
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