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Tempête de 1999 : la Basse-Normandie se souvient

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Il y a 15 ans, le 26 décembre 1999, une tempête ravageait la Basse-Normandie et la France. Surnommée à l'époque "la tempête du siècle", elle a débuté dans la baie du Mont-Saint-Michel au petit matin vers six heures avant de balayer une large partie du Nord de la France. Huit personnes ont perdu la vie dans la région. Témoignages, reportages, images d'archives, voici le dossier de la rédaction.

À Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados, la toiture d'un immeuble arrachée et emportée par le vent.
À Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados, la toiture d'un immeuble arrachée et emportée par le vent. © Maxppp

Dimanche 26 décembre 1999, six heures du matin . Alors que les Bas-normands se remettent tranquillement de leurs fêtes de Noël, une tempête prend son souffle dans la baie du Mont-Saint-Michel. Des vents violents s'abattent alors sur toute la région causant des dégâts considérables. Huit personnes , dont un pompier-volontaire de Clécy, sont mortes, 10% de la forêt normande est ravagée.** Près de 360.000 foyers sont privés d'électricité. **

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Souvenirs indélébiles

Tout le monde ou presque se souvient de l'endroit où il se trouvait au moment de cette tempête 1999. C'est le cas de Bernadette, une habitante de** Langrune** : "J'étais chez moi, à 500 mètres de la plage avec ma famille. On a commencé à entendre les vagues et leur bruit était inhabituel. J'avais l'impression que l'eau était à 50 mètres de la maison " explique t-elle. Jacques lui possède une maison en périphérie de Caen : "J'avais un chêne centenaire dans mon jardin et il s'est couché non pas sur la maison heureusement mais juste à côté ".

Philippe lui observe que la ville de Caen n'a pas été trop touché au contraire des campagnes : "C'était surprenant, on n’avait pas encore vu cela " concède t-il. De son côté Lucien voyageait en train entre Paris et Caen et de la fenêtre de son balcon l'homme se souvient d'un paysage quasi-apocalyptique : "Il y avait des toitures arrachées, des fermes étaient tellement détruites qu'on aurait pu croire qu'elles avaient été bombardées " lâche t-il.

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À Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados, la toiture d'un immeuble arrachée et emportée par le vent.
À Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados, la toiture d'un immeuble arrachée et emportée par le vent. © Maxppp

Un traumatisme humain

Une ville a été particulièrement touchée par "la tempête du siècle " : Saint-Pierre-sur-Dives . C'est dans cette commune ravagée à près de 80%, qu'un immeuble HLM s'est fait littéralement scalper par le vent avec des débris (tuiles, la laine de verre) sur les parkings aux alentours explosant les voitures qui s'y étaient garées. C'est encore une des images les plus marquantes de l'après-tempête.

►► À LIRE AUSSI : PHOTOS - La "tempête du siècle" en Normandie, il y a quinze ans

Au final des dizaines d'habitants ont été sous le choc pendant longtemps. Marylène Cazas était psychologue dans la commune et s'occupait de certains d'entre eux : "Ils n'arrivaient plus à dormir, beaucoup faisaient des cauchemars. Il n'y avait pas eu de cellule de crise à l'époque. Mes patients étaient en situation de grande précarité à la base, alors avec la tempête. Quand on vit des choses aussi traumatisantes, il n'y a pas de mots " termine la psychologue.

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Cette tempête pourrait-elle se répéter à l'avenir ?

**La probabilité est faible ** d'après Marie-Annick Bülher, directrice de la station Météo France de Carpiquet. Et les conclusions des études du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat se montrent prudentes : "Il est très probable que les fortes précipitations auront tendance à augmenter sur le nord de l'Europe, de même que les sécheresses augmenteraient au sud de l'Europe. Nous nous trouvons à la charnière de ces deux tendances. En tout cas pour l'instant nous n'arrivons pas à démontrer que les tempêtes ont augmenté " explique-t-elle.

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La tempête a été suivie de pluies diluviennes provoquant des inondations comme ici à Louvigny, dans le Calvados.
La tempête a été suivie de pluies diluviennes provoquant des inondations comme ici à Louvigny, dans le Calvados. © Maxppp

Les leçons de ce drame ont-elles été tirées ?

Quelques jours après la tempête le Premier ministre de l’époque, Lionel Jospin , s’était déplacé en Normandie pour constater les dégâts et rassurer les populations du soutien de l’État. Lionel Jospin avait dénoncé le manque de communication entre les stations météo et les services de l’État. Une procédure de vigilance a donc été mise en place. Désormais une carte des vents est publiée deux fois par jour et consultable sur le site de Météo France, avec un code couleur du vert au rouge en fonction du niveau de gravité. Et lorsqu'il y a une alerte, stations et préfectures communiquent directement par vidéos-conférences .

La carte de vigilance de Météo France (capture d'écran).
La carte de vigilance de Météo France (capture d'écran).

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