TÉMOIGNAGE | Le gendarme en repos désarme un agresseur au supermarché

France Bleu Gironde : Mercredi soir, vous faisiez vos courses. Que s'est-il passé ?

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Sébastien : J'étais effectivement en train de faire mes courses dans le supermarché Carrefour de Lesparre-Médoc quand j'ai entendu les cris d'une dame qui parassait totalement affolée. Et elle affolait également tous les autres clients qui courraient dans les rayons. Elle disait : "Il y a un homme armé avec un pistolet dans sa main à l'entrée du magasin". Je me suis renseigné auprès d'elle pour saoir ce qui se passait réellement en l'invitant à se calmer. Je lui ai indiqué ma profession. Je lui ai dit de ne pas affoler tout le monde et de se mettre en sécurité.

"Il avait l'arme derrière la cuisse."

Ensuite vous êtes allé voir ce qui se passait ?

Oui. Je suis allé voir le directeur du magasin et son vigile. Ils m'ont reconnu puisqu'on travaille régulièrement sur le secteur. A l'entrée, il y avait effectivement un individu, en train d'invectiver une autre personne qui se trouvait à l'extérieur du magasin. Il y avait un nuage de gaz lacrymogène déclenché par l'homme dans l'entrée, celui à l'extérieur avait une arme de poing à la main. Je suis donc sorti, face à l'individu très excité, visiblement imprégné d'alcool. Il était plutôt grand, il tenait aussi un casque à la main et le faisait tournoyer. Là je me suis interposé. J'ai essayé de discuter en déclinant mon identité et ma profession. Il avait l'arme derrière la cuisse. Il avait également un ami juste à côté juché sur un scooter. Il est monté à l'arrière du scooter et a transmis l'arme à son camarade qui l'a cachée dans son sweat, dans la poche ventrale.

Vous étiez dans quel état d'esprit ?

J'étais bien sûr sous le coup de l'émotion. J'ai essayé de garder mon calme et d'évaluer le danger. Je dialogue d'abord. L'homme redescend du scooter et veut toujours en découdre avec celui qui est resté dans l'entrée du magasin. Il y a eu quelques aller-retours vers le magasin. Il s'en prend à moi avec son casque, il m'insulte, il me crache dessus, il me menace de mort. On va dire que c'est habituel face à ce type d'individu. Et là, j'entends quelqu'un derrière moi qui me dit : "L'arme, l'arme, elle est là." Je vais vers le pilote du scooter et lui demande l'arme. Il est un peu paniqué et me donne l'arme. Je regarde de quoi il s'agit et là je souffle. Je me rends compte que c'est un pistolet à gaz avec simplement des munitions qui sont des billes en plastique.

"C'est normal pour un gendarme d'intervenir."

Ca s'est terminé de quelle manière ?

J'ai entendu la voitures des collègues qui arrivaient. Le pilote du scooter a tenté de s'enfuir. Je l'ai attrapé et immobilisé. L'autre individu a également cherché à filer. Je lui ai bondi dessus. Je l'ai attrapé et il est devenu vraiment violent. J'ai esquivé un coup avant de l'immobiliser contre un poteau. Il a alors tenté de reprendre l'arme. J'ai alors réussi à le désarmer et mes collègues sont arrivés.

Vous avez eu beaucoup de sang-froid ?

Je me suis étonné, je dois bien l'avouer. Mon expérience en peloton de gendarmerie mobile et en peloton d'intervention m'a été bien utile. J'ai déjà eu affaire à des situations un peu tendues. Mais là, je ne savais pas si c'était une arme factice. Je n'étais pas rassuré mais j'ai su garder mon sang-froid. Finalement, c'est normal pour un gendarme d'intervenir. Après, il y a aussi un peu d'instinct et je pense avoir eu un peu de chance.