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Rendez-vous médicaux manqués : un "consumérisme médical", dénonce l'Union française pour une médecine libre

Par
  • France Bleu

Les 28 millions de rendez-vous médicaux non honorés par les patients en France chaque année sont révélateurs d'un "consumérisme médical" accentué par les plateformes de rendez-vous en ligne, dénonce l'Union française pour une médecine libre, qui propose une sanction financière pour ces patients.

28 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés par les patients en France chaque année. 28 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés par les patients en France chaque année.
28 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés par les patients en France chaque année. © Maxppp - Vincent Isore

C'est une plaie pour les médecins et pour les patients en attente d'un rendez-vous : selon une étude élargie de l'Union régionale des professions de santé d'Île-de-France, 28 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés par les patients en France chaque année. L'Union française pour une médecine libre propose une sanction financière.

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Au-delà de l'"incivisme" de "gens qui prennent rendez-vous chez un médecin et qui omettent de le prévenir quand ils ne viennent pas" dénoncé Jérôme Marty, le président de l'Union française pour une médecine libre (UFML), ce vendredi sur franceinfo, il s'agit aussi selon lui d'un comportement sociétal révélateur : "C'est une espèce de consumérisme médical, analyse-t-il. On considère la santé comme un bien marchand, comme n'importe quel autre bien qu'on achèterait. Quand vous voulez aller acheter un jean, vous ne prévenez pas le magasin si finalement vous n'y allez pas. C'est un peu le type de comportement que l'on déplore." 

Victimes collatérales de ces rendez-vous manqués : les médecins qui se retrouvent le bec dans l'eau, et les autres patients en attente. Pour Jérôme Marty ces rendez-vous "sont ni plus ni moins volés à des patients qui en auraient besoin." A tel point que selon lui, "si l'on résout cela, on résout une bonne partie des difficultés d'accès au soin pour les Français".

Doctolib et consorts, l'ubérisation de la médecine ?

Un procédé "facilité" par "les plateformes de rendez-vous type Doctolib ou autre", souligne également le président de l'UFML Jérôme Marty. "On prend un premier rendez-vous 15 jours ou trois semaines avant avec un médecin qui est loin de chez soi, entre-temps un rendez-vous se libère plus près, on le prend mais on n'efface pas le premier. On peut laisser comme ça un, deux ou trois rendez-vous occupés de façon factice". 

Selon le médecin généraliste, ces plateformes réfléchiraient à "des moyens de diminuer" le phénomène des rendez-vous médicaux non honorés. Mais "ça n'est pas encore fait", tance Jérôme Marty. "Ce que proposent les plateformes de rendez-vous, c'est de blacklister les patients. Un patient qui n'est pas venu une fois, deux fois, trois fois, on le blackliste. Mais ça, ça ne va pas avec l'exercice médical. On n'a pas à juger de la civilité ou de l'incivilité d'un patient. On soigne les patients vertueux comme les non-vertueux, c'est notre rôle de médecin", souligne-t-il.

De son côté, l'UFML propose plutôt une sanction financière. "On dit au gouvernement de réfléchir peut-être à taper là où ça fait mal, taper au porte-monnaie, de façon très symbolique. On ne dit pas qu'il faut prendre la valeur de la consultation qui n'a pas été réalisée, mais en prendre une partie, cet argent étant fléché et allant à un fonds pour résoudre les déserts médicaux ou les difficultés d'accès au soin". Mais une telle mesure demande de changer le Code de santé. Pour le moment, il est interdit de "tarifer un acte non-réalisé". 

Qui sont les mauvais élèves ? 

L'UFML observe que la majorité des rendez-vous non honorés ont lieu en ville. "On voit moins ce phénomène-là en ruralité. D'une part, en ruralité, les patients sont souvent plus âgés et puis vous avez un fort lien médecin-traitant, médecin de famille, ce que vous avez moins en ville", explique Jérôme Marty. 

Par ailleurs, il s'agit dans la majorité des cas de "patients actifs, jeunes avec des enfants, qui vont venir pour des choses assez anodines". "Ce n'est pas quelque chose que l'on rencontre fréquemment chez les patients qui ont la CMU ou autre", ajoute-t-il.

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