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L'ancienne direction du Refuge visée par plusieurs plaintes pour harcèlement, attouchement, viol

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Selon l'Association des anciens du Refuge (ADAR), 18 plaintes sont à ce jour déposées contre deux ex-dirigeants du Refuge à Montpellier. Agressions sexuelles, harcèlement moral, abus de faiblesse, autant d'accusations qui sont niées en bloc par l'ancien président de la fondation.

De gauche à droite Lilio Padovano, Yohann Allemand et Jean-Claude Mannec (trésorier d'ADAR) De gauche à droite Lilio Padovano, Yohann Allemand et Jean-Claude Mannec (trésorier d'ADAR)
De gauche à droite Lilio Padovano, Yohann Allemand et Jean-Claude Mannec (trésorier d'ADAR) © Radio France - Salah Hamdaoui

Lilio Padovano a 19 ans. Il a été pris en charge par le Refuge à Montpellier en 2019-2020. Lui, il a porté plainte pour attouchement sexuel et harcèlement moral et ce mardi, il était convoqué au commissariat central pour y être entendu. D'après l'ADAR, qui l'accompagne dans ses démarches, il est l'un des 18 plaignants qui à ce jour engagent une procédure contre les deux ex-dirigeants de la fondation qui prend en charge des jeunes rejetés par leur famille en raison de leur orientation sexuelle. Les plaintes sont diverses : harcèlement moral ou sexuel, attouchement ou agression sexuels, abus de faiblesse ou encore corruption de mineur.

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Des jeunes vulnérables

"En gros, fais ce qu'on te dit et t'auras ce que tu voudras. Ne fais pas ce qu'on te dit et tu seras mis à la porte" résume Lilio Padovano. Certes, il accuse Nicolas Noguier d'avoir profité d'une situation en lui touchant ses "parties intimes" à bord d'une voiture mais "le chantage" n'était pas toujours à connotation sexuelle. Mais alors, pourquoi avoir cédé ? "Quand on est dans une situation où on n'a plus de famille, que moralement on est à plat, qu'on ne sait pas où aller et et qu'il y a quelqu'un qui peut vous héberger, qu'on a des aides, une assistante sociale, oui, on reste".

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"Quand vous avez un jeune qui a déjà été rejeté par sa famille, qui se retrouve à la rue du jour au lendemain et que le seul toit que vous avez c'est grâce au Refuge, c'est compliqué de parler surtout si vous êtes suivi par le Refuge"- (Yohann Allemand)

Le jeune homme a bien essayé de le faire savoir autour de lui, à ses amis mais "le refuge a tellement une bonne image que pour eux, c'était pas possible qu'il y ait tous ces problèmes". Aujourd'hui, son apparence calme et presque détendue cache une personne qui bouillonne littéralement : "Il y a beaucoup de haine, oui. Énormément même. Pas envers le Refuge, parce que cette association j'ai toujours aimé l'idée, mais envers l'ancienne direction".

Yohann Allemand, le président de l'ADAR et lui-même plaignant pour harcèlement moral en tant qu'ancien bénévole , enfonce le clou. "On n'est pas en guerre contre le Refuge parce qu'on sait qu'il fait un travail nécessaire, qu'il est primordial pour les jeunes qui contactent encore le numéro d'urgence en 2021, mais l'ancienne direction a fait des choses graves et aujourd'hui elle doit en assumer les conséquences".

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Enquêtes journalistique, interne et judiciaire 

L'ancienne direction ? Un couple dans la vie : Nicolas Noguier le fondateur du Refuge il y a 17 ans, et aujourd'hui ex-président, et Frédéric Gal, ancien directeur général. Après l'enquête accablante de Médiapart au mois de décembre, après l'audit du mois de février qui a confirmé de graves dysfonctionnements au sein de l'association, il y a donc ces plaintes. Par ailleurs, une enquête préliminaire est déjà ouverte par le parquet de Montpellier pour des "faits graves"

Parole contre parole

Joint au téléphone ce mardi, Nicolas Noguier "nie complètement" les accusations qui sont portées contre lui et il compte contre-attaquer en poursuivant ceux qui l'accusent à tort, selon lui. Dans le même temps, il produit une lettre datée du 3 mai et signée par 10 bénévoles du Refuge à Montpellier qui "sortent de leur réserve". Ils affirment "n'avoir jamais été subi ou été témoins de tentatives de pression de harcèlement, d'humiliation ou de menace". 

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