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"Qui sera le prochain ?" : un rassemblement en soutien au maire de Saint-Macaire, agressé en pleine rue

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Une centaine d'habitants et d'élus locaux se sont réunis ce mercredi soir devant la mairie de Saint-Macaire, pour afficher leur solidarité au maire Cédric Gerbeau, agressé lors d'un différend entre habitants la semaine dernière. Beaucoup d'administrés sont encore choqués.

Une centaine d'élus et d'habitants se sont rassemblés pour afficher leur soutien au maire de Saint-Macaire. Une centaine d'élus et d'habitants se sont rassemblés pour afficher leur soutien au maire de Saint-Macaire.
Une centaine d'élus et d'habitants se sont rassemblés pour afficher leur soutien au maire de Saint-Macaire. © Radio France - Bastien Munch

Une foule compacte, dans le froid, entassée dans la petite cour de l'hôtel de ville de Saint-Macaire, ce symbole indirectement pris à partie il y a une semaine. Ce mercredi 15 décembre, la centaine d'habitants et d'élus locaux est venue rendre hommage au maire Cédric Gerbeau, frappé et menacé de mort à plusieurs reprises par des jeunes issus de la communauté des gens du voyage le 8 décembre. Ils ont tous les deux été interpellés et placés en garde à vue, ainsi que le père de l'un d'eux, qui sera jugé en comparution immédiate jeudi pour menace de crime ou délit sur un officier public.

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"Je suis horrifié par cette violence, je trouve ça ignoble", réagit Monique, venue avec ses amies Maryvonne et Christiane, toutes trois habitantes de Saint-Macaire depuis toujours. "Et puis agressé par des gamins, qui lui sautent dessus... Mais qu'est-ce que c'est que ces gamins ?!", s'énervent-elles. "Moi j'ai connu des personnes qui ont quitté le quartier précipitamment il y a deux ans, à cause des incivilités. Ils sont allés se réfugier chez des amis", raconte Monique. 

Des élus conscients des risques

Mais derrière ces violences, c'est surtout le refus de l'autorité du maire qui choque Ercole, venu de Saint-Maixant, une commune limitrophe. "Ça veut dire que pour cette personne, que ce soit le maire ou quelqu'un d'autre, peu importe", déplore-t-il. "Donc en fait la position du maire n'est pas forcément reconnue..." "La question qu'on se pose aujourd'hui, c'est qui sera le prochain ?", embraye Jérémie Gaillard, maire de Caudrot et ami de Cédric Gerbeau. "Est-ce que je serai celui-là ?", se demande-t-il.

Dans les communes plus importantes, le maire n'est pas sollicité en direct, il n'est pas exposé. - Dominique Scaravetti, premier adjoint au maire de Saint-Macaire

"Aujourd'hui, vous pouvez partir sur une intervention, sur un règlement d'un conflit de voisinage, et vous retrouver exactement dans la même situation", continue Jérémie Gaillard. "Personne n'est protégé face à cela. Je suis comme les autres, j'ai déjà anticipé la possibilité de me retrouver dans ce genre de situation." Preuve de l'émotion suscitée dans les alentours : une vingtaine d'élus locaux se sont déplacés par solidarité mercredi soir devant la mairie de Saint-Macaire.

La police municipale revient dans le débat

Blessé légèrement mais surtout traumatisé, Cédric Gerbeau a reçu au total sept jours d'incapacité temporaire de travail (ITT). Son premier adjoint, Dominique Scaravetti, le remplace pendant cette période de repos. Mais il a du mal à répondre à toutes les inquiétudes des habitants. "Beaucoup de gens sont en attente de réponses. Malheureusement, nous on est plutôt démunis face à des situations comme ça", déplore le premier adjoint. "Mais on ne reste pas sans rien faire !" Dominique Scarvetti indique notamment avoir contacté le bailleur des logements où vivent les trois suspects interpellés. "Il y a souvent des problèmes liés aux personnes qui y habitent avec des difficultés sociales."

"Face à tout ça, on n'a pas forcément les moyens de réagir, de faire des choses", continue le premier adjoint au maire de Saint-Macaire. "Malgré ça, on a voté dernièrement le permis de louer, qui permettra de mettre fin à des logements qui ne sont pas décents." La municipalité réfléchit aussi encore plus sérieusement à la mise en place d'une police municipale. "Cédric Gerbeau a déjà contacté ses collègues maires des voisinages immédiats pour essayer de voir s'il y avait un service à mettre en oeuvre, mutualisé entre les communes, pour nous permettre d'avoir les moyens pour instaurer une police municipale", explique le premier adjoint.

Cédric [Gerbeau] a été l'un des premiers, dans le tissu associatif, à mettre en oeuvre des choses pour le vivre-ensemble. Il avait toujours à coeur que tout le monde soit impliqué dans un repas par exemple, y compris des familles qui n'ont pas l'habitude de participer aux manifestations de la commune. - Dominique Scaravetti, premier adjoint au maire de Saint-Macaire

Dominique Scaravetti constate aussi que les maires des petites communes sont de plus en plus exposés. "Le maire est à portée des habitants", affirme-t-il. "Ici, on a 2 200 habitants donc beaucoup de gens se connaissent, connaissent le maire et ont son numéro de téléphone. Donc ils le sollicitent directement, et ils l'interpellent. Dans les communes plus importantes, le maire n'est pas sollicité en direct, il n'est pas exposé." Mais Dominique Scaravetti ne veut pas céder à la panique. "Je ne pense pas que ce soit inquiétant, ça ne fera pas reculer notre maire. Après il faut qu'on trouve des solutions pour que les choses s'apaisent et que les gens vivent correctement entre eux."

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