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Propos racistes et homophobes à la fac d'histoire de Metz : cinq étudiants exclus de l'Université de Lorraine

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Ils avaient tenu des propos insultants et menaçants à l'automne 2021 : cinq étudiants en histoire du campus Sciences Humaines et Sociales de Metz viennent d'écoper de lourdes sanctions disciplinaires de l'Université de Lorraine. L'instruction judiciaire, elle, est toujours en cours.

L'affaire avait éclaté fin 2021, en pleine campagne présidentielle. L'affaire avait éclaté fin 2021, en pleine campagne présidentielle.
L'affaire avait éclaté fin 2021, en pleine campagne présidentielle. © Radio France - Clément Lhuillier

L'affaire avait fait grand bruit, à l'automne 2021 en Lorraine : au département d'histoire du campus du Saulcy à Metz, des étudiants visiblement proches de l'extrême droite avaient tenu des propos racistes, homophobes et antisémites, notamment via le réseau social Discord mais aussi de vive voix dans les locaux de la fac. Une instruction judiciaire, ouverte par le parquet de Metz, est toujours en cours.

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Mais la section disciplinaire de l'Université de Lorraine vient de prononcer plusieurs sanctions à l'encontre de cinq étudiants. Deux écopent de deux ans d'exclusion dont un an avec sursis, trois sont sanctionnés d'un an d'exclusion dont six mois avec sursis. Trois autres étudiants ont été disculpés, faute de preuve.

"Propos inacceptables, quel que soit le contexte"

Le contexte, certes, était particulier : nous étions alors en pleine campagne présidentielle, et une certaine parole raciste et homophobe s'était libérée, notamment celle des partisans du candidat Eric Zemmour. Mais quand des étudiants, choqués, en parlent à la présidence de l'université, celle-ci dépose immédiatement plainte. Hélène Boulanger n'était pas encore présidente de l'Université de Lorraine à cette époque, mais elle se souvient bien du choc que cette attitude avait provoqué : "Ces propos ne sont acceptables nulle part, a fortiori dans une enceinte universitaire, et ce quel que soit le contexte".

Deux enquêtes sont immédiatement lancées : une pénale, après la plainte déposée par l'Université, et une interne, qu'il a fallu mettre en retrait quelque temps, "pour ne pas gêner le travail des services de police. Ils ont des moyens d'investigation que nous n'avons pas : par exemple, lever l'anonymat des personnes agissant sur des plateformes digitales", ajoute la présidente de l'Université de Lorraine. Depuis, cette enquête interne a pu reprendre et mener aux sanctions disciplinaires rendues publiques aujourd'hui.

Les cinq personnes sanctionnées vont être désinscrites de l'université ces prochains jours. Elles ne pourront se réinscrire qu'après leur période d'exclusion ferme écoulée.

Sur le plan judiciaire, le procureur de la République de Metz, Yves Badorc, indique que l'information judiciaire ouverte en décembre 2021 est toujours en cours, pour "apologie de crime de guerre", "apologie de crime contre l'humanité", "provocation à la haine", et "injure publique en raison de l'origine ethnique, religieuse ou de l'orientation sexuelle". Quatre personnes sont mises en examen dans ce dossier.

Nouveaux outils pour sensibiliser et recueillir les signalements

Si la lutte contre les discriminations est "une préoccupation de l'Université depuis de nombreuses années", Hélène Boulanger assure que l'institution a, depuis cette affaire, renforcé les moyens pour la prévention et le traitement de ces situations. Notamment au travers des cellules EDI, comme Égalité, Diversité, Inclusion : enseignants et étudiants se mobilisent pour sensibiliser les personnes fréquentant l'université à la lutte contre toute forme de discrimination. "Ce sont des situations qui ne sont jamais simples, et qui génèrent beaucoup de débat. Mais ces dispositifs permettent un meilleur travail entre tous les acteurs, et j'ai bon espoir que nous arrivions bien mieux qu'avant à promouvoir les valeurs de l'université".

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