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Procès du naufrage du Breiz : un capitaine de la SNSM jugé, les bénévoles "se sentent meurtris"

Le président national de la SNSM, présent au procès du naufrage du Breiz où cinq personnes sont jugées, dont un membre de la SNSM, s'inquiète de l'impact de ce procès sur les bénévoles de l'association. Trois personnes étaient mortes lors du remorquage en 2021 au large du Calvados.

Sauveteur en mer de la SNSM (photo d'illustration). Sauveteur en mer de la SNSM (photo d'illustration).
Sauveteur en mer de la SNSM (photo d'illustration). © Radio France - Florent Vautier

Cinq personnes sont jugées, dont un sauveteur de la SNSM, dans le procès qui a démarré mardi 2 avril au tribunal maritime du Havre, sur le naufrage du chalutier Breiz au large du Calvados en janvier 2021. Trois personnes avaient perdu la vie.

Ce mardi, après le rapport accablant dressé par le major de la gendarmerie maritime qui évoque une opération de remorquage "ponctuée d'incidents", le capitaine du canot SNSM de Ouistreham a dû se présenter à la barre. "On dit abusivement que nous sommes des quasi professionnels", estime Emmanuel de Oliviera, le président national de la SNSM, présent à l'audience. "C'est-à-dire que la mission de sauvetage est tellement exigeante que la formation est extrêmement difficile. Il nous faut six ans pour faire un patron d'équipage, trois ans pour faire un canotier opérationnel. Nous avons bien sûr de très jeunes patrons qui ont quelques dizaines de remorquages à leur actif, mais pas plus. Dans le cas présent, on a un patron très expérimenté."

"Finalement, est-ce que je veux bien prendre des risques en mer ?"

Pour le président de cette association quasiment exclusivement constituée de bénévoles, c'est très dur de voir la SNSM à la barre d'un tribunal. "Tous les bénévoles sont en train de réfléchir et de se dire 'Finalement, est-ce que je veux bien prendre des risques en mer avec mon équipage pour peut-être un jour risquer de me trouver dans un tribunal alors que je n'ai pas le sentiment d'avoir commis une faute ?'", poursuit Emmanuel de Oliviera.

De nombreux sauveteurs de la SNSM avaient fait le déplacement mardi, à l'ouverture du procès, une centaine venus des stations normandes et bretonnes pour soutenir leur collègue prévenu. "Vous avez vu l'attention avec laquelle ils écoutent les débats ? C'est pour eux quelque chose de grave. Ils se sentent meurtris", conclut le président national de la SNSM.

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