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Procès du meurtre de Kylian à Carantec : trafic de stupéfiants et représailles en toile de fond

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En ce deuxième jour d'audience à la cour d'assises de Quimper, le contexte du meurtre de Kylian a été longuement étudié. Un contexte sur fond de rivalité entre revendeurs de stupéfiants dans deux communes voisines.

Le tribunal de Quimper Le tribunal de Quimper
Le tribunal de Quimper © Maxppp - Eugène Le Droff

Si le premier jour du procès aux assises était consacré au jour du meurtre de Kylian Klissing, le contexte dans lequel ce drame s'est déroulé a été largement évoqué au deuxième jour mercredi 6 septembre. Un contexte marqué par le trafic de stupéfiants et la rivalité entre deux dealers, Yan B. et Rodolphe V.P., apparus en filigrane au fil des précédentes auditions des accusés.

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L'agression d'un dealer en 2019

Tout remonte à la nuit du 1er octobre 2019. Cette nuit-là, Yan B., un dealer de Saint-Pol-de-Léon, est agressé à son domicile. Il reçoit plusieurs coups de marteau, et sa femme, enceinte, est aussi menacée. Plusieurs centaines de grammes de résine et près de 2.000 euros lui sont également volés. Lors de son passage à la barre, Yan B. parle d'au moins "deux agresseurs", masqués et avec des "barbes de Père-Noël".

Cette agression et ce vol sont une idée de Rodolphe V.P., un dealer de Carantec. Selon ses déclarations, il parle de ce coup à Kylian Klising, son ami, mais n'y participe pas car "il était à Paris au moment des faits". Une défense qu'il ressortira à plusieurs reprises lors de son audition. Selon Rodolphe V.P., Kylian a récupéré l'argent et l'autre agresseur la résine.

Environ un an plus tard, c'est Anthony Perreira, l'un des accusés, qui est roué de coups lors d'une vente de cannabis. Là aussi, vol d'argent, de résine et d'un téléphone. Parmi les agresseurs selon lui, Rodolphe V.P. et certains de ses proches. Dans les deux agressions, ni Yan B., ni Anthony Perreira, n'identifient formellement Kylian Klising parmi les agresseurs.

Le 21 juin 2021, un repérage commandité

Au fil des mois, Yan B. finit par apprendre l'implication de Rodolphe V.P. dans son agression. Il demande à Ryan Bérichel, le principal accusé, une photo de ce fameux dealer qui aurait commandité sa première agression. Sur cette photo prise au Bar des Sports de Carantec quelques semaines avant le drame, on aperçoit Rodolphe, cheveux décolorés blonds, mais aussi Kylian Klising, à ses côtés. Une photo qui finit par circuler, Yan B. demandait l'adresse de son rival. Rodolphe V.P. et Kylian sont prévenus par un ami. "On était méfiant", raconte le dealer de Carantec à la barre. C'est pour ça qu'ils passeront la soirée du 20 juin et le début du 21 juin ensemble. "On est plus fort ensemble, on peut se défendre."

Le 21 juin justement, Yan B. appelle Owen S., mineur à l'époque, "en perdition" selon les mots de l'avocate générale. C'est à lui qu'il va demander de "localiser" Rodolphe V.P. Il a son adresse, mais veut confirmer sa présence dans la station balnéaire, car le jeune homme de 20 ans à l'époque vit en partie en région parisienne. "Je ne cherchais que Rodolphe, pas Kylian", répète-t-il à la barre. Mais selon les différents témoignages, Kylian était un moyen de localiser Rodolphe V.P.

Rejoint ensuite par Anthony Perreira, Owen S. se voit montrer la fameuse photo. À la barre, Yan B. affirme avoir précisé qu'il ne "voulait pas de violence". Une expédition commanditée qui a valu à Yan B. d'être poursuivi un temps pour complicité dans le meurtre de Kylian Klising, avant de bénéficier d'un non-lieu.

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