Crash Rio-Paris : un nouveau procès "pour clore un chapitre tragique" selon un avocat de victimes girondines
Treize ans après le crash du vol AF447 entre Rio et Paris, Airbus et Air France comparaissent à partir de lundi en correctionnelle pour homicides involontaires. Une partie des 228 victimes de l'accident étaient originaires du Sud-Ouest et notamment de Gironde.
Accident le plus meurtrier de l'histoire d'Air France, le drame du Rio-Paris survenu le 31 mai 2009 est au cœur d'un nouveau procès devant le tribunal correctionnel de Paris. Plus de treize ans après le crash du vol AF447 dans l'Atlantique Sud, la compagnie aérienne Air France et le constructeur Airbus vont être jugés pour homicides involontaires pendant neuf semaines d'audiences (10 octobre - 8 décembre).
Parmi les 72 Français disparus se trouvaient dix collaborateurs de la société CGED et neuf de leurs proches, tous originaires du Sud-Ouest. Travaillant pour le leader de la distribution de matériel électrique, ces salariés revenaient d'un voyage gagné en récompense de leurs bons résultats.
Treize ans, "c'est très long pour les familles"
Ce nouveau procès intervient après plus d'une décennie de procédure judiciaire et un revirement de la justice française. "C'est très long pour les familles", déclare Marc Fribourg, avocat au barreau de Bordeaux représentant plusieurs victimes du crash, notamment un couple et leurs deux enfants qui habitaient Langon. "Ce procès est une étape pour ces familles, pour clore un chapitre tragique de leur vie. Elles ne sont pas dans un état d'esprit de revanche. Il y a simplement une volonté de voir reconnaître des responsabilités."
"Je ne sais pas ce qui se passe", "on perd le contrôle de l'avion" (enregistrements du cockpit)
Les investigations du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA) ont révélé des problèmes techniques et des erreurs humaines. Le givrage en vol de sondes de vitesse Pilot avait conduit à un dérèglement des mesures de vitesse de l'A330, ce qui avait ensuite désorienté les pilotes jusqu'au décrochage de l'appareil. L’équipage a été "affaibli par l’effet de surprise et l’incompréhension de la situation" expliquait Alain Bouillard, directeur de l’enquête au BEA, en juillet 2012.
"C'est un problème de philosophie d'Airbus qui considère que ces avions sont parfaits, et que dans la mesure où il y a un accident, la responsabilité incombe aux pilotes", relève Me. Marc Fribourg, qui défend également les ayants-droits de victimes toulousaines du crash aérien.
"Il y a évidemment la question de la formation des pilotes. Le constructeur et l'exploitant sont tous les deux responsables à ce niveau-là de ces formations. Quand vous vendez un avion qui ne nécessite pas beaucoup de formation vous le vendez mieux que si un avion nécessite de la formation des pilotes. C'est une histoire d'argent comme beaucoup de choses dans notre monde."
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