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Pour le batônnier d'Orléans, la justice vit avec des moyens techniques de l'Ancien Régime

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C'est une grand-messe très attendue chaque année dans le monde judiciaire : l'audience solennelle de rentrée au palais de justice d'Orléans se déroule ce vendredi. Le manque de moyens inquiète les avocats d'Orléans, leur bâtonnier, Eric Grassin était l'invité de France Bleu Orléans.

Eric Grassin, le bâtonnier de l'ordre des avocats d'Orléans
Eric Grassin, le bâtonnier de l'ordre des avocats d'Orléans © Radio France - Stéphane Barbereau

Des paroles aux actes, il y a un pas qui est loin d'être franchi au Palais de Justice d'Orléans. Le gouvernement a beau dire que la Justice est un budget prioritaire depuis 2012, le manque de personnels reste important dans le Loiret. On manque de greffiers, de magistrats selon Eric Grassin :

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On a des moyens techniques qui datent de l'Ancien Régime

Les moyens techniques ne suivent pas, les moyens humains non plus. Au Tribunal de Grande Instance, il manque 6 magistrats selon le bâtonnier d'Orléans : "si vous prenez 6 magistrats qui rédigent 200 décisions par an, vous faites le calcul, vous voyez très rapidement ce qui se passe dans les greffes. Il n'y a pas assez de greffiers pour traiter les dossiers, pour l'accueil au Palais de Justice", prévient Eric Grassin :

Les délais sont interminables, insupportables. Les magistrats le regrettent. On est tous dans le même bateau. Quand l'un des partenaires ne peut pas travailler, toute la machine s'enraye.

Des dossiers bouclées, mais des procès fixés à 2017

Résultat, au tribunal de grande instance d'Orléans, une plainte déposée aujourd'hui sera jugée sous quelques années. Aujourd'hui, les affaires qui sont prêtes à être jugées sont fixées à 2017 ! D'où cette avertissement lancé par Eric Grassin :

On a des périodes parfois compliquées mais on sait très bien que l'année 2016 va être critique

Dans la République du Centre de ce vendredi, le représentant de l'USM, principal syndicat de magistrats, dénonce "l'asphyxie" du système judiciaire à Orléans. Un constat que partage Eric Grassin qui demande à l'Etat de prendre ses responsabilités.

L'Etat d'urgence reste raisonnable

Interrogé sur l'Etat d'urgence dans lequel vit la France depuis les attentats du 13 novembre, Eric Grassin se montre mesuré :  "Le citoyen a besoin de sécurité mais aussi d'un Etat de droit".* Les garde-fous sont suffisants pour l'avocat orléanais* :

Les Français sont prêts à réduire leur liberté dans des limites raisonnables. Maintenant il faut pas retirer au juge la possibilité de relever les dysfonctionnements éventuels. Pour l'instant, ça reste très raisonnable.

La démocratie n'est pas en danger pour Eric Grassin qui ne croit pas en l'idée que la France devienne un Etat policier.

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