Pollution du plan d'eau de Cheval-Blanc : une information judiciaire ouverte
Une information judiciaire vient d'être ouverte et un juge d'instruction nommé dans l'affaire de la pollution de la carrière de Cheval-Blanc (Vaucluse), que dénonce le maire depuis des années.
La justice se saisit du dossier de la carrière de Cheval-Blanc. Une information judiciaire vient d'être ouverte par la procureure de la République d'Avignon, avec la nomination d'un juge d'instruction. L'information judiciaire vise l'entreprise Durance Granulats, qui est mise en cause des chefs d'exploitation d'une installation classée pour la protection de l'environnement sans autorisation, d'enfouissement ou de dépôt de déchets non autorisés, de vol, de faux, d'usage de faux et d'escroquerie au préjudice de la commune.
Le maire de Cheval-Blanc, Christian Mounier, accuse depuis 2019 l'entreprise de dégrader ce site de la Grande Bastide qu'il voulait transformer en plan d'eau de loisirs. Le site devait ouvrir à l'été 2021, mais il est aujourd'hui toujours fermé pour des raisons de sécurité et ressemble plutôt à "un marécage, truffé de déchets, où personne ne veut aller" selon le maire.
Cette ouverture d'information judiciaire est vécue comme un soulagement par le maire de Cheval-Blanc, qui se bat pour faire reconnaître les manquements du carrier depuis 2019 sur le site. "Depuis le départ, les services de l'État ou les juges considèrent que la commune n'est pas forcément la réalité, explique-t-il. Donc là, on arrive progressivement à démontrer que la commune apporte de réels éléments".
200.000 euros de frais pour la mairie
Le maire rappelle notamment que "des géomètres-experts ont attesté que le carrier a prélevé des matériaux dans une zone interdite et a mis des déchets à la place". Mais Christian Mounier dit aussi attendre la fin de l'instruction judiciaire pour se réjouir. "On espère qu'elle va mettre en lumière tout ce qu'on reproche à la carrière depuis des années", dit-il.
Le maire de Cheval-Blanc indique la commune a déjà dépensé plus de 200.000 euros en frais d'avocats ou d'experts dans cette affaire, mais estime que la remise en état du site coûterait "plusieurs dizaines de millions d'euros".
L'entreprise Durance Granulats, de son côté, continue de nier auprès de la mairie tout pollution ou dépôt de déchets. Le carrier nie aussi avoir surexploité le site sur plusieurs hectares. La direction de l'entreprise indique par ailleurs à France Bleu Vaucluse qu'elle "ne souhaite pas s'exprimer" sur le dossier et "s'en remet aux décisions qui seront rendues dans les juridictions compétentes".
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.