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Ouvrier mort sur un chantier à Argences : la famille attend des réponses lors du procès qui s'ouvre ce jeudi

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Le 26 avril 2019, Yucel Mutlu, ouvrier habitant à Ifs, faisait une chute mortelle alors qu'il travaillait sur le chantier du magasin Leclerc d'Argences (Calvados), près de Caen. Trois ans et demi plus tard, sa famille espère obtenir des réponses lors du procès qui s'ouvre ce jeudi 20 octobre.

Yucel Mutlu, artisan-maçon, avait 36 ans lorsqu'il a chuté mortellement sur le chantier du magasin Leclerc à Argences (Calvados). Yucel Mutlu, artisan-maçon, avait 36 ans lorsqu'il a chuté mortellement sur le chantier du magasin Leclerc à Argences (Calvados).
Yucel Mutlu, artisan-maçon, avait 36 ans lorsqu'il a chuté mortellement sur le chantier du magasin Leclerc à Argences (Calvados). - Document remis

C'est un moment que les parties civiles et leurs proches attendaient depuis longtemps : ce jeudi 20 octobre doit s'ouvrir le procès qui doit juger les responsabilités de chacun après la mort de Yucel Mutlu, artisan-maçon d'origine turque, décédé le 26 avril 2019 alors qu'il travaillait sur le chantier d'agrandissement du magasin E. Leclerc d'Argences (Calvados), près de Caen.

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"Cela fait trois ans et demi que j'attends des réponses sur ce qui s'est passé, que je veux savoir ce qui a mené à la mort de mon compagnon". La gorge nouée, les larmes aux yeux, Jemâa Saad, conjointe de Yucel Mutlu, ne s'est pas remise de ce drame qui a bouleversé sa vie et celle de leur fils, aujourd'hui âgé de 13 ans. 

Un accident du travail mortel

Ce jour-là, alors que Yucel Mutlu se trouve sur le chantier d'Argences, dans une nacelle de chantier en hauteur, le mur qu'il est en train de construire avec un de ses collègues s'effondre et l'ouvrier tombe au sol. "On m'a appelée vers 17h30 mais en me disant qu'il n'y avait rien de grave, alors je ne me suis pas inquiétée, car des accidents sur les chantiers, il y en a souvent, souffle Jemâa Saad, mais quand j'ai vu une voiture se garer devant chez moi et me dire d'aller vite à l'hôpital, j'ai compris que c'était grave."

Yucel Mutlu est transporté en urgence au CHU de Caen, où Jemâa le rejoint. Il décèdera quelques heures après sa chute. "Le médecin réanimateur m'a expliqué qu'ils avaient tenté plusieurs fois de le ramener à la vie, mais que cela n'avait pas fonctionné", se souvient Jemâa.

De nombreuses questions sans réponse

Une enquête est alors lancée et va durer plus de trois ans. "Du jour au lendemain, tout a changé, se rappelle Jemâa Saad, l'absence, le deuil, ça a été très difficile et on commence tout juste à enfin sortir la tête de l'eau." Ancienne coordinatrice et éducatrice, Jemâa travaillait auprès de mineurs isolés, au tribunal judiciaire de Paris. Elle a fini par déclarer une incapacité de travail.

On ne va pas au travail pour mourir. On y va pour vivre, faire vivre les siens, s'épanouir… Mais mourir au travail, c'est inacceptable.

Alors que le procès se tient ce jeudi 20 octobre, Jemâa Saad espère y obtenir des réponses, "car de nombreuses zones d'ombre demeurent : le chantier était-il sécurisé ? Les normes de sécurité des travailleurs étaient-elles respectées ? Il faut que les responsables soient désignés et qu'il y ait des sanctions, afin que nous puissions enfin commencer à nous reconstruire.

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