Opérations militaires, renforcement de la sécurité : comment agir après la mort d'Hervé Gourdel ?

Comment réagir, après le violent choc suscité par l'assassinat de l'otage français Hervé Gourdel, dont les images ont été diffusées mercredi sur Internet ? Un conseil de défense doit se tenir ce jeudi midi à l'Elysée , autour de François Hollande, pour déterminer à la fois les suites à donner aux opérations militaires – que le chef de l'Etat a affirmé continuer – et les mesures à prendre pour protéger les citoyens français.

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"Nous devons prendre des dispositions pour assurer la sécurité de nos compatriotes, ici, en France et partout dans le monde"
— François Hollande

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Frapper la Syrie ? "La question est posée" pour Le Drian

François Hollande a été clair : les frappes françaises contre l'Etat Islamique en Irak se poursuivront "le temps nécessaire ", pas question de les arrêter après l'assassinat d'Hervé Gourdel. Un débat a eu lieu (sans vote) mercredi à l'Assemblée nationale, avant l'annonce de la mort d'Hervé Gourdel, au cours duquel **l'opposition s'est ralliée la majorité au titre de "l'unité nationale " ** face au terrorisme.

Au cours du conseil de défense prévu ce jeudi midi, les membres réunis autour de François Hollande étudieront les suites à donner aux opérations. Faut-il par exemple étendre l'action au territoire Syrien ? "La question est posée " , a répondu ce jeudi matin sur RTL le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

" **Il n'y a pas de discussion à avoir ** (...) il faut les affaiblir sur leur territoire par des frappes aériennes ", a affirmé ce jeudi matin sur France Bleu Sébastien Pietrasanta, député PS des Hauts-de-Seine et rapporteur du projet de loi de lutte contre le terrorisme.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, en outre,** la coalition dirigée par les Etats-Unis a une nouvelle fois frappé des cibles en Syrie** , essentiellement des bases où le groupe djihadiste possède des raffineries qui lui permettent de se financer. Selon une ONG syrienne, 14 djihadistes et cinq civils ont été tués par ce raid aérien.

Protéger les Français, en France et à l'étranger

"La France devient une cible importante ", selon Frédéric Encel, docteur en géopolitique, invité mercredi soir sur France Info. "Nous sommes plus encore que dans les années 80-90 une cible privilégiée , même si le terrorisme anti-français n'est pas nouveau ", ajoute-t-il. Après l'assassinat d'Hervé Gourdel, une grande vigilance s'impose donc, prioritairement pour les Français à l'étranger.

"Il faut appeler à la responsabilité civique des citoyens français " , explique Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des pays arabes. Après l'enlèvement de l'otage français, le Quai d'Orsay avait diffusé une carte des zones à risques pour les ressortissants français.

Mais le renforcement de la sécurité des Français doit aussi se faire sur le sol français, a annoncé François Hollande, sans préciser comment. Cela pourrait passer par un renforcement du plan Vigipirate : "la menace terroriste n'a jamais été aussi importante que ces 30 dernières années ", affirme Sébastien Pietrasanta.

Mais l'enjeu est aussi de ne pas céder à la panique, comme l'a expliqué jeudi matin sur France Bleu le député PS des Hauts-de-Seine : "*Tous nos services de renseignement sont mobilisés, il y a une vigilance accrue, mais il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa, la peur, car cela voudrait dire que les terroristes ont déjà gagné une première victoire * ".

La suite des opérations en Algérie

Dans la région où Hervé Gourdel a été kidnappé, l'Algérie continue de mobiliser "toutes les forces possibles" pour retrouver les assassins de l'otage, et surtout pour retrouver son corps . "Nous le devons à sa famille, et nous le devons au peuple français ", a expliqué François Hollande mercredi soir. Les quelque 1.500 soldats algériens qui étaient mobilisés en kabylie pour retrouver la trace de l'otage devraient donc rester mobilisés.